PAR VICTORIN LUREL*
Mardi, à la découverte du projet de loi de finances, je dénonçais un budget fiscalement cataclysmique pour les Outre-mer – analyse confirmée depuis par les socioprofessionnels.
Aujourd’hui, à la lecture des premiers chiffres du budget du ministère des Outre-mer, j’affirme que nos territoires sont assurément les grands sacrifiés des purges gouvernementales.
Crucifiés fiscalement et étranglés budgétairement les Outre-mer pourraient perdre en 2026 près de 628 millions d’euros en autorisations d’engagement soit -18% sur un budget qui repasserait donc sous la barre des 3 milliards d’euros.
Pire, les documents budgétaires publiés aujourd’hui annoncent une programmation encore plus sombre avec une baisse d’ici 2028 de près de 24% des crédits dévolus à nos territoires : si rien n’est fait pour enrayer cette logique mortifère, le budget des Outre-mer retrouverait d’ici 3 ans son niveau d’il y a 5 ans… 8 ans de perdus !
Dans le détail, pour 2026, au-delà des mauvaisetés fiscales dénoncées mardi sur la défiscalisation et sur la Lodeom, le Gouvernement nous présente un budget véritablement indigent rongeant de 10% les aides au logement, de 23% les crédits dévolus aux collectivités locales et à l’aménagement du territoire et la division par 2 du fonds exceptionnel d’investissement qui finance des projets structurants.
Si les astuces de la communication gouvernementale tenteront de mettre en avant non pas cette baisse drastique de 628M€ des autorisations d’engagement mais la baisse de 153 millions d’euros des crédits de paiement, je demande à chacun de mesurer l’ampleur de cette bombe budgétaire qui fait indubitablement des Outre-mer la variable d’ajustement des économies imposées nationalement.
Face à ce budget manifestement disproportionné en défaveur de nos territoires, il nous faudra combattre l’ensemble de ces mesures qu’aucun compromis conclu nationalement sur d’autres sujets ne saurait compenser.
*Sénateur de la Guadeloupe (PS)