Opinion. Les communes qui proposent des sites majeurs de visite ne bénéficient pas suffisamment de la taxe de séjour

PAR YVES BROSSARD*

Quand KaribInfo souligne, je cite, qu’« Il est à retenir que Capesterre Belle-Eau, qui était la première destination touristique de l’archipel, avec plus de 600 000 visiteurs qui se rendaient aux Chutes du Carbet, a perdu sa place du fait des difficultés que connaît le site. Aujourd’hui, la Pointe des Châteaux est le premier site visité. »

Quand Monsieur le maire de Capesterre Belle-Eau, Jean-Philippe Courtois, présente le dispositif Odyssea pour promouvoir l’activité des industries touristiques de sa commune, il n’est pas inutile de rappeler que les communes de Guadeloupe ne sont pas en compétition entre elles, mais participent toutes au succès global des Îles de Guadeloupe, par l’offre diversifiée qui en fait sa richesse exceptionnelle pour les visiteurs des Îles de Guadeloupe. Et que l’attractivité des Îles de Guadeloupe tient à cette variété, et cette complémentarité, des offres de chacune de ses communes, sans exception.

L’une des difficultés à lever pour améliorer plus encore l’attractivité globale réside dans le fait que le financement des investissements nécessaires n’est pas assuré par le système actuel de financement généré par la taxe affectée de séjour. Cette taxe bénéficie, aujourd’hui, essentiellement aux communes déjà dotées du plus grand nombre d’hébergements, au détriment de celles qui disposent de peu d’hébergements.

Alors même que les communes qui proposent des sites majeurs de visite ne bénéficient pas suffisamment de cette taxe affectée de séjour. La question de la répartition des ressources financières est essentielle si l’on souhaite favoriser la transition écologique, le développement du « slow tourisme », l’allongement des séjours des visiteurs et le rééquilibrage des hébergements sur l’ensemble du territoire pour éviter le « surtourisme » et favoriser la création d’emplois, et d’entreprises, sur l’ensemble du territoire.

Le CTIG sera très probablement, à l’avenir, un instrument majeur du redéploiement des investissements sur tous les territoires, et donc sur toutes les Communes.

À condition que l’on modifie le régime de répartition de l’emploi des recettes tirées de la taxe affectée de séjour. C’est une décision qui appartient évidemment aux élus de la Guadeloupe, considérant que toutes les communes seront gagnantes dans cette logique de répartition en fonction du nombre de visiteurs, et non en fonction du nombre d’hébergements.

Mais, plus logiquement, la répartition pourrait se faire en fonction de la qualité des projets d’investissements soumis à l’appréciation des membres du CTIG.

C’est en cela que le CTIG pourrait devenir essentiel pour valoriser le patrimoine des îles de Guadeloupe, pour le plus grand bénéfice des visiteurs, mais aussi des Guadeloupéens.

Il ne faut jamais oublier que les Guadeloupéens sont les plus importants « consommateurs » du patrimoine des îles de Guadeloupe, et donc les premiers bénéficiaires des investissements les plus appropriés.

La question est posée. La réponse appartient à tous les élus de la Guadeloupe.

*Hôtelier et acteur des industries touristiques de la Guadeloupe depuis 40 ans. Vice-Président et délégué général de l’UMIH Guadeloupe

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