Opinion. Nous continuons d’être sacrifiés en première ligne d’une crise climatique dont nous ne sommes pas responsables

PAR SAMANTHA SIMON

Un ouragan sans précédent dans les Caraïbes met en lumière l’urgence du financement climatique, déclare le président de l’AOSIS.

L’ouragan de catégorie 5, le plus précoce jamais enregistré dans l’Atlantique, a dévasté des îles vulnérables disposant de ressources limitées pour reconstruire et se relever.

C’est avec le cœur lourd que nous, citoyens des petits États insulaires en développement (PEID), avons été témoins de l’ampleur des dégâts causés par l’ouragan Beryl, le plus précoce de catégorie 5 jamais enregistré.

Nombre de nos amis, familles et collègues, notamment dans les îles du sud-est des Caraïbes, notamment Saint-Vincent-et-les Grenadines et la Grenade, peinent désormais à imaginer comment ils vont se relever de cette catastrophe sans précédent.

Cette tempête monstrueuse continue de ravager la région et l’ampleur des pertes et des dégâts reste à déterminer. Mais les premiers rapports nous indiquent déjà que des vies ont été perdues et que des habitations ont été détruites. Abris, sécurité, souvenirs, histoire : tout a disparu.

En tant que populations des petits États insulaires en développement, le sentiment croissant de désespoir s’intensifie. Depuis des décennies, nous nous efforçons de faire entendre au monde nos appels à une action climatique urgente et ambitieuse. Nous avons averti à maintes reprises que les conséquences du changement climatique ne feraient qu’empirer. Nous avons plaidé auprès des plus grands pays pour qu’ils s’engagent sur les voies essentielles afin que notre monde puisse limiter le réchauffement climatique à 1,5 °C et éviter les conséquences les plus graves du changement climatique.

Pourtant, nous continuons d’être sacrifiés en première ligne d’une crise climatique dont nous ne sommes pas responsables. La température de nos océans se réchauffe, favorisant l’intensification des tempêtes à une vitesse alarmante et aggravant la menace qui pèse sur nos pays en développement. Ce danger accru est évident pour le monde entier.

Il est crucial que la COP29 soit un tournant historique. Nous exigeons des mesures concrètes pour réduire les émissions de 45 % d’ici 2030 et atteindre la neutralité carbone d’ici 2050. Un nouvel objectif de financement climatique adapté aux petits États insulaires en développement est impératif. Les pays en développement doivent enfin obtenir l’engagement des pays développés à fournir des flux efficaces et un accès aux milliers de milliards de dollars de financement climatique, principalement concessionnels, nécessaires pour se remettre de l’aggravation des effets du changement climatique et renforcer leur résilience.

Nous le disons clairement : les petits États insulaires en développement refusent de continuer à être poussés vers le bas de l’échelle du développement, à contracter des prêts exorbitants et à payer des intérêts pour réparer les dommages qui nous sont infligés. Nous refusons d’être les agneaux sacrificiels qui paient le prix de l’obsession des pays industrialisés pour la prolifération des énergies fossiles. Si le monde ne se mobilise pas dès maintenant aux côtés des PEID, ce n’est qu’une question de temps avant que nous soyons tous perdus.

Source : Antigua Observer

Lien : https://antiguaobserver.com/unprecedented-caribbean-hurricane-highlights-urgent-need-for-climate-finance-says-aosis-chairman/

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