Après les signes d’éruption de la Soufrière de Saint-Vincent, ces derniers jours, dans les Grenadines, les volcanologues de la Martinique se veulent rassurants quant à un regain d’activités de la Montagne Pelée.
Depuis mardi 29 décembre, la Soufrière de Saint-Vincentest placée en vigilance orange par l’Observatoire sismologique de l’université des West Indies, après une activité croissante du volcan, avec émission de magma et l’explosion d’une masse noire à la surface du cratère. Une éruption effusive est en cours et l’accès au volcan est interdit jusqu’à nouvel ordre.
Le centre de recherches sismologiques de l’Université des West Indies (UWI) de Trinidad-et-Tobago surveille attentivement la situation en collaboration avec les autorités locales. Interrogé, Jean Komorowski, volcanologue, responsable scientifique des Observatoires volcanologiques et sismologiques de l’Institut de Physique du Globe de Paris, estime « qu’il n’y a pas risque de cause à effet entre les deux volcans ».
Pas de changement au niveau de la Montagne Pelée
Pour le scientifique, il n’y aurait aucun lien entre ces deux volcans, comme pour les autres de l’arc antillais. « Il n’y a aucun lien, ni de connexion directe entre les différents volcans de l’archipel antillais,
poursuit Jean Komorowski. Il y a un contexte général à très grande échelle qui favorise la production de magma à plusieurs centaines de kilomètres de profondeur entre les volcans, mais strictement rien en surface. Chaque volcan a sa propre vie. »
Rodolf Etienne
C’était en 1902…
La Soufrière de Saint-Vincent et la Montagne Pelée de la Martiniqueont connu des éruptions dites coïncidentes, en 1902. Le 7 mai 1902, la Soufrière rentrait en éruption, faisant un peu plus d’un millier de morts, tandis que le 8 mai de la même année, c’était au tour de la Montagne Pelée, avec ses 35 000 morts. Mais, de l’avis du scientifique, Jean Komorowski, ce n’était là qu’ « une pure coïncidence. Ce sont deux systèmes volcaniques bien distincts, sans aucun lien entre eux. Nous n’avons observé aucun changement d’activité auprès de la montagne Pelée depuis ces derniers jours », conclut Jean Komorowski.
