Le député de Guadeloupe Christian Baptiste, rapporteur spécial de la mission Outre-mer au sein de la Commission des finances, dénonce les coupes opérées dans le projet de loi de finances pour 2026.
Selon le document de politique transversale Outre-mer, l’effort budgétaire total de l’État en faveur des Outre-mer s’élève à 20,04 milliards d’euros en autorisations d’engagement (AE) et 21,94 milliards d’euros en crédits de paiement (CP).
« Cela représente, explique le député, une baisse globale de 2,25 milliards d’euros (-10 %) en AE et de 1.6 milliard d’euros (-7 %) en CF par rapport à la loi de finances initiale 2025. »
Il détaille : « Ces coupes massives concernent l’ensemble des missions budgétaires, y compris celles qui sont essentielles à la cohésion et au développement de nos territoires. Les crédits hors dépenses de personnel subissent une baisse de – 20% en AE et -13 % en CP, fragilisant directement les investissements structurants. »
Le député s’indigne particulièrement de la chute vertigineuse de 80 % des crédits de la mission Ecologie, développement et mobilité durables, alors même que les Outre-mer sont en première ligne face aux dérèglements climatiques et aux risques naturels.
« C’est un gouvernement irresponsable face à des territoires vulnérables, confrontés a des retards structurels de développement et a des besoins urgents en équipements », déclare-t-il.
Le député rappelle que les crédits de la mission Outre-mer ne représentent que 13 % de l’effort budgétaire total de I’Etat en faveur des territoires ultramarins. La priorité devrait être de renforcer cet effort, non de l’affaiblir.
Il se félicite toutefois que, grâce à la mobilisation de ses collègues d’Outre-mer, l’Assemblée nationale ait adopté plusieurs amendements portés par leurs soins, supprimant les articles 7 et 9 du budget et du PLFSS qui prévoyaient un rabot des dispositifs LODEOM et de l’investissement productif Outre-mer.
« Ces votes unanimes, acquis hier en commission des finances et en commission des affaires sociales, traduisent un refus collectif des économies faites sur le dos des territoires ultramarins. »
« Nous avons tenu bon pour préserver les moyens alloués aux Outre-mer. Ce consensus parlementaire prouve que notre exigence de justice territoriale est partagée. Encore faudrait-il que le gouvernement s’engage publiquement à respecter le vote des parlementaires et donc la volonté populaire en ne touchant pas aux crédits de cette mission », ajoute Christian Baptiste.
Lors de la rencontre prévue avec la ministre déléguée Naima Moutchou, le député a rappelé la position unanime des parlementaires ultramarins : aucune coupe ne doit être opérée sur les crédits Outre-mer, qui doivent rester au niveau
de ceux votés dans le PLF 25.
« Il est irresponsable de demander a des territoires en retard de développement structurel de supporter un effort
budgétaire supplémentaire. Ce budget d’austérité ne peut être accepté. Pour ne pas abimer davantage la relation entre la République et les territoires dits d’Outre-mer, l’État doit désormais prendre des engagements forts : sur la lutte contre la vie chère, sur sa responsabilité dans le scandale du chlordécone, et sur le rattrapage économique et social.
Nous ne paierons pas pour l’irresponsabilité d’un gouvernement qui a lui-même endetté la France et creuse les inégalités », conclut-il.
























