Avant la nouvelle session de négociations pour « un traité international pour mettre fin à la pollution par les plastiques », La Fondation de la Mer dresse un état des lieux alarmant de la pollution plastique dans l’Océan.
Du 5 au 14 août à Genève, la sixième (et dernière ?) session de négociations, devrait aboutir àun traité international juridiquement contraignant pour réduire la pollution plastique à l’échelle globale. 175 pays seront réunis au Palais des Nations Unies pour négocier.
« Un rendez-vous crucial pour sortir le monde – et l’Océan en particulier – de l’enfer du plastique dans lequel nous sommes tous englués », insiste la Fondation de la mer.
Pour mieux comprendre le contexte et les enjeux de ce qui se jouent à Genève, le 23 juillet, la Fondation de la Mer a présenté le webinaire, Pollution plastique & Océan, un traité peut-il changer la donne ? (cliquer sur le lien).
Le monde pris au piège du plastique
En 1907, le plastique faisait pour la première fois son apparition. Depuis, la production de plastique synthétique et industriel et sa consommation connaissent une augmentation exponentielle.
Dans les années 1960, la population mondiale a été multipliée par 2,5. La production de plastique, quant à elle, a été multipliée par 40.
Aujourd’hui, selon les données de l’OCDE, la consommation globale est de 60 kg par personne et par an en moyenne dans le monde :
- USA : 220 kg/an/habitant
- Europe : 114 kg/an/habitant
- Ethiopie : 1,5 kg par an/habitant.
22% des plastiques finissent en déchets sauvages en pleine nature et dans l’Océan. Chaque minute, l’équivalent d’1 camion poubelle de plastique est déversé dans l’Océan (soit 15 à 18 tonnes de plastique).
Selon les projections de l’OCDE, si rien n’est fait, en 2040…
- Le rejet de plastique dans l’environnement augmenterait de 50%.
- Les plastiques accumulés dans l’environnement s’élèveront à 300 Mt rien que dans les cours d’eau et les océans.
- Le plastique a un impact nocif sur les écosystèmes marins et sur notre santé.
- Le plastique constitue un piège pour la faune et une menace pour les écosystèmes marins.
Une bombe à retardement pour notre santé
Des milliers d’additifs chimiques sont présents dans les différents types de plastique, dont plus de 4 000 ont une toxicité avérée (et parmi ces derniers seulement 4 % sont interdits), selon l’OCDE. Une récente étude indique que la quantité de microplastiques retrouvés dans nos cerveaux aurait augmenté de 50 % entre 2016 et 2024 (source : Nature Medicine).
Pour des actions concrètes
La Fondation de la Mer milite pour un Traité mondial de la lutte contre la pollution plastique. Parmi les 175 pays présents aux négociations sur le traité plastique,

les visions divergent fortement, constate la Fondation pour la mer :
– La High Ambition Coalition, dont la France, l’Union Européenne, le Canada ou l’Australie, souhaitent un traité « ambitieux couvrant tout le cycle de vie des plastiques ».
– Les pays « Like-Minded », producteurs de pétrole, défendent un traité « plus limité, centré uniquement sur la gestion des déchets ».
Les pays n’arrivent pas à s’accorder sur :
– La définition du cycle de vie du plastique,
– L’utilisation des produits chimiques,
– Les mécanismes de financement et les disparités économiques à prendre en compte pour parvenir à un accord juste,
– Le mode de décision.
Pour la Fondation de la Mer, il est urgent d’apporter un cadre légal
– de réduire la production à la source,
– d’interdire les substances dangereuses,
– de mettre en place des mécanismes de suivi, de transparence et de soutien aux pays en développement, et de responsabiliser des pays producteurs et des pays consommateurs pour garantir un accord juste.