Installée à La Boucan/Sainte-Rose, la brigade de quartier de la gendarmerie de Guadeloupe préfigure le « continuum de sécurité » entre gendarmerie, police nationale et police municipale souhaité par le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, pour contrer efficacement la montée de la délinquance.
Au pas de charge, mais avec une écoute attentive, Bruno Retailleau, ministre de l’Intérieur, s’est rendu de Basse-Terre, où l’Hôtel de Police, digne des services de l’Etat a été inauguré, à Sainte-Rose, autre territoire marqué par des faits de violence, samedi 23 août.
Illustration de la démarche volontariste menée par Adrien Baron, maire de Sainte-Rose, pour tenter d’endiguer la délinquance sur son territoire, la ville s’est engagée, avec le soutien de la préfecture, de la gendarmerie nationale et de la procureure de la République, Caroline Calbo, à mettre en place un nouveau dispositif de proximité.

« Cette brigade est une sorte de laboratoire qui illustre très bien ce que nous voulons faire, commente le ministre de l’Intérieur. La Guadeloupe, comme d’autres territoires, est confrontée à des trafics qui appellent la violence, des homicides. Il faut absolument réagir. Pour avoir des résultats, et faire reculer la délinquance, il faut un continuum de sécurité en mettant au coude à coude, la Police, la gendarmerie nationale avec la Police municipale. Cette brigade de proximité marque la direction dans laquelle il faut aller. C’est dans la proximité qu’on obtient des résultats. »
« Nous ne sommes pas là pour surveiller les jeunes, mais pour faire de la prévention »
Général Christophe Perret, commandant de la gendarmerie de Guadeloupe
Mise en place en juillet, la première brigade de proximité de la gendarmerie de Guadeloupe doit permettre aux gendarmes et à la police municipale d’accentuer leurs actions de proximité, particulièrement en allant à la rencontre des jeunes.


« Cette première brigade a été créée pour aller plus loin dans la relation entre gendarmerie et Police municipale, rappelle le général Christophe Perret, commandant de la gendarmerie de Guadeloupe. Cette brigade est installée à La Boucan, un secteur éloigné de la brigade de gendarmerie et de la Police municipale. Le local, mis à disposition par la mairie, permet d’aller plus à la rencontre des habitants notamment des jeunes.
« Le mercredi et le samedi, un gendarme d’active, un gendarme de réserve et un policier municipal patrouilleront ensemble. La présence d’un gendarme de réserve est importante parce que 80 % de la réserve de gendarmerie en Guadeloupe est composée de Guadeloupéens, ce qui permet d’accéder plus facilement aux jeunes du territoire. Nous ne sommes pas là pour surveiller les jeunes, mais pour échanger avec eux, faire de la prévention et montrer que La Boucan n’est pas un secteur que nous ciblons dans la délinquance, mais que nous protégeons comme d’autres secteurs à Sainte-Rose. »
Aux côtés des jeunes de Bois-Rada
Depuis juillet, cette expérimentation est mise en œuvre avec « de très bons résultats », se félicite le général Perret.


L’inauguration de la brigade de quartier a été suivie d’une rencontre avec les habitants, les sapeurs-pompiers de Sainte-Rose, dont Manuel Congré, cadre opérationnel national de secourisme du CNRBT, du CDSSG (centre départemental de sauvetage et de secourisme de Guadeloupe) et de la Fédération française de sauvetage et de secourisme (FFSS), puis à Bois-Rada.


Bruno Retailleau a rencontré les bénévoles et les petits joueurs d’échecs de l’Amepa (Association de médiation, d’encadrement, de prévention et d’animation), qui oeuvrent auprès des enfants et des parents, avant de se rendre à l’épicerie solidaire du quartier. Les jeunes étaient en première ligne de cette séquence à Sainte-Rose.
Cécilia Larney