Si le chocolat tient toujours la vedette, particulièrement pendant les fêtes, la filière cacao fait face à de nombreux défis : le changement climatique, des maladies, la précarité pour les producteurs… Il s’agit de soutenir une filière qui fait vivre des millions de personnes à travers le monde.
La culture du cacaoyer, au début exclusivement présente aux Amériques, a été exportée dans le XIXe siècle dans un contexte de colonisation vers d’autres continents au climat tropical, notamment en Asie et en Afrique.
Pour répondre à la forte demande du marché tout en étant confrontés à une faible productivité de cacaoyers anciens ou mal entretenus, les producteurs ont cherché de nouvelles parcelles. Selon le Cirad, qui développe le projet Cocoa4future en Côte d’Ivoire, la surface dédiée à la culture du cacao a ainsi quasiment triplé et représente actuellement environ 12 M de ha au niveau mondial, contre seulement 4,4 M de ha dans les années 60. Cette explosion des surfaces a contribué à une déforestation à grande échelle, notamment en Afrique. En Côte d’Ivoire et au Ghana, la « cacaoculture » est responsable de 30 % de la déforestation.
En vue de l’entrée en vigueur du Règlement européen contre la déforestation (RDUE), fin 2026, les pratiques doivent évoluer afin de permettre aux producteurs de produire les mêmes quantités, sans agrandir les surfaces.
Un moyen de subsistance
Le secteur fait vivre 40 à 50 millions de personnes dans le monde, dont 5,5 millions de productrices et producteurs familiaux et 14 millions de travailleuses et travailleurs ruraux. Seulement 10 % de ces femmes et de ces hommes ont un revenu décent, et certains producteurs ont recours au travail des enfants.
De plus en plus de producteurs s’engagent dans des productions plus respectueuses de l’environnement, sans recourir au travail des enfants, gage de revenus décents.
Maladies et ravageurs menacent les cultures

Les cacaoyers sont très sensibles aux attaques par des maladies ou des ravageurs. En Indonésie, 30 à 40 % des cacaoyers sont attaqués par des insectes ravageurs, ce qui diminue la qualité des fèves et leur productivité. En Afrique de l’Ouest, les plantations sont menacées par le Swollen Shoot, un virus propagé par des cochenilles farineuses. Cette maladie entraîne une perte de productivité de 25 % en première année, de 50 % la deuxième année, et la mort des cacaoyers atteints sous quelques années.
Deux maladies graves sont également présentes sur le continent américain : la moniliose (due à Moniliophthora roreri) et le balai de sorcière (dû à Moniliophthora perniciosa).
Des perturbations climatiques ont des répercussions sur le cours du cacao et le prix d’achat. Aujourd’hui, l’Afrique assure environ 70 % de la production mondiale, la Côte d’Ivoire et le Ghana sont devenus respectivement les premier et deuxième pays producteurs en volume. Ces pays ont vu leur rendement baisser de 15 % en 2023, suite à des pluies abondantes ayant perturbé la floraison et provoqué une maladie. Les difficultés continuent en 2024 et font doubler le cours du cacao qui atteint 12 000 $ la tonne en fin d’année. En 2025, le niveau de production s’améliore, les récoltes sont meilleures et l’offre ainsi que le cours du cacao se stabilisent.
Une production de cacao à la fois durable, compétitive et respectueuse de la santé des consommateurs est le défi majeur des prochaines années.
Source : Cirad
Bon à savoir
L’histoire du cacaoyer remonte à l’an 5000 av. J.-C. Née en Amérique, la culture du cacao s’est développée auprès des Olmèques, Mayas et Aztèques, qui l’utilisaient notamment pour des boissons rituelles ou encore comme monnaie. C’est suite à la découverte de l’Amérique par les Espagnols que le cacao a été introduit en Europe : au début peu apprécié à cause de son goût amer, il gagne rapidement en popularité avec l’ajout de sucre, de vanille et d’autres épices.
Aujourd’hui, plus de 7 millions de tonnes de chocolat sont consommées chaque année au niveau mondial, l’Europe en est le plus gros consommateur.
























