Guadeloupe. Akiyo met la main à la terre « pou manjé manjé a péyi-aw »

Ce début d’année voit éclore un projet longtemps mûri par le Mouvement culturel Akiyo avec la création d’un jardin nourricier agrémenté de plantes médicinales, à Chauvel (Les Abymes).

Mythique « group-a-po », Akiyo s’affirme plus encore comme un mouvement culturel qui porte des actions toute l’année. La formation met en œuvre un projet collectif et collaboratif. L’étendue de verdure qui borde le nouveau local mis à la disposition du groupe par la Région Guadeloupe, dans son fief de Chauvel (Les Abymes), lui offre le cadre idoine pour mettre en place un jardin nourricier et de « rimèd razyé ».

Jusqu’au Mercredi des Cendres, en février, les adhérents, sympathisants, et tous ceux qui le souhaitent, qu’ils soient du quartier de Chauvel ou d’ailleurs, peuvent apporter leur contribution à la construction du jardin. Librement, en fonction du temps dont il dispose, le dimanche entre 7 heures (voire plus tôt pour les initiés), et 12 heures, chacun peut apporter une espèce à planter ou simplement s’enrichir du savoir et du savoir-faire de ceux qui accompagnent le projet.

Transmission, solidarité

« C’est un bokantaj, commente Willy Calabre, membre actif du groupe Akiyo. On est ensemble, dans la transmission, la solidarité : c’est la Guadeloupe, l’esprit de famille. Ce projet, nous l’avons pensé et porté ensemble pendant plusieurs années : il correspond à l’un des fondamentaux d’Akiyo : Ou ké manjé manjé a péyi-aw ! »

Déjà bien structuré, avec des espaces plantés de diverses variétés de bananes, pois, giraumon, maracudja, « rimèd razyé », ce jardin est la première phase d’un projet ambitieux qui inclut des actions en faveur de l’insertion, ainsi qu’un volet pédagogique. « Il est important que les adhérents, mais aussi les Guadeloupéens d’une manière générale, renouent avec les bases de ce qui leur appartient, poursuit Willy Calabre, qu’ils connaissent les fruits, les légumes, les plantes de leur environnement. Symboliquement, pour rappeler notre lien à l’Afrique, nous avons commencé par planter un baobab, un arbre qui nourrit et soigne, puis un arbre à pain. »

An kè ka

Jardin, musique, cuisine… Le mouvement Akiyo permet à chacun de cultiver sa passion avant le « déboulé ».

Ce projet basé sur la transmission rejoint la thématique choisie par Akiyo pour sa saison de « mas », An kè ka. « Le ka n’est pas qu’un instrument : c’est une manière de vivre, de manger, de danser, explique Willy Calabre. Il contient tout ce qui est positif dans la vie de la Guadeloupe : l’alimentation, la tradition… ».

Parallèlement, chaque dimanche, au rythme du tambour, Akiyo continuera d’entraîner les foules dans les rues. « Depuis longtemps, le tambour nous unit, rappelle Patrick Coquerel, président de mouvement culturel Akiyo. Le tambour est le seul lien solide qui nous fédère : on se rencontre, on dialogue, on se parle…, donc on le valorise ! »

Cécilia Larney

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