Guadeloupe. Les grandes orientations budgétaires

Comme chaque trimestre, la Région s’est réunie en assemblée plénière en l’hôtel de Région, à Basse-Terre.

Un hommage est rendu par Ary Chalus pour une agente d’accueil à l’Espace régional et Cédric Cornet, « qui nous a quittés brutalement il y a quelques jours. »

Une minute de silence marque cet hommage au maire du Gosier, président du Synoval, mais aussi conseiller régional (deux fois, depuis 2016) de la majorité.

« J’ai entendu le cri d’alarme des élus face à la violence. J’apporte mon soutien à Harry Durimel, maire de Pointe-à-Pitre. »
« J’ai interpelé à nouveau le gouvernement sur notre territoire… » Cette interpellation n’est pas seulement consacrée aux violences qui brutalisent la Guadeloupe, souvent dans sa chair.  Elle comprend aussi les difficultés dans les domaines de la santé, du social.

« Si chacun doit faire sa part, j’ai interpelé les ministres venus en Guadeloupe, sur les moyens alloués à la santé, au transport, à la continuité territoriale… », martelle-t-il.

Ary Chalus fustige par la suite les saboteurs des réseaux d’eau.

Baume : 75% des investissements sont assurés par la collectivité régionale. C’est ce qu’affirme la Chambre régionale des comptes, estimation reprise par le président Chalus.

Octroi de mer : sans lui, pas de possibilité de soutenir les communes, un « outil d’autonomie fiscale de la collectivité régionale », dans sa version régionale, « il permet de construire des routes, des installations d’équipement de la Guadeloupe. »

Quelles orientations budgétaires pour 2024 ? « La collectivité stratège maintient son regard vers l’horizon en étant accessible et créative… »
Parmi les belles réussites, de nouveaux dispositifs pour améliorer le marché du travail. 120 millions pour la formation professionnelle. 32 000 demandeurs d’emplois formés.
Pour l’agriculture, l’accompagnement des petites unités de productions, Lizin central, etc.
Le Campus universitaire de Santé sera l’une des priorités de 2024, pour en faire un centre caribéen d’excellence.

Priorité aussi, le chantier de déviation du pont de la Boucan, à Sainte-Rose. Des travaux routiers pour continuer de dynamiser les relations autoroutières entre communes… pour l’épanouissement des Guadeloupéens.

Le deuxième adjoint de la commune du Gosier, Guy Baclet, est invité à s’exprimer. Il le fait avec émotion, lisant des témoignages de ses collègues.
« Cédric Cornet était acharné et brillant », « irremplaçable », « homme de parole », « fidèle », « une main droite », « un homme franc », « qui n’avait peur de rien. » 
Ary Chalus rappelle son émotion, quand il était, au soir de la mort de Cédric Cornet, à ses côtés. « Il disait qu’il voulait ressembler à Ary Chalus… que j’étais son modèle de réussite. »

Ary Chalus rappelle dans un long monologue que « nous sommes tous parents… qu’il ne faut pas se mépriser, dire des choses qui ne sont pas acceptables. » Il égrène les noms de tous ceux qui sont disparus depuis un an…
Il en appelle aux élus à cesser de dire des « c… » : « Comment voulez-vous qu’on nous respecte ? Il faut donner une autre image à cette jeunesse. »

Christophe Wachter, réelu à la présidence du CESER (2024-2029), est invité à prendre la parole pour quelques mots. Il donne son avis sur les rapports présentés : c’est un satisfecit général qui est apporté, confortant le président Chalus et sa majorité dans les choix de stratégies.

Félix Lurel, président du CCEE, lui succède. « Le conseil est pris de sidération face à cette violence qui touche notre territoire… » Il parle de problèmes financiers, sociaux, de santé mentale… qui pourraient être pris en compte pour traiter cette violence.

Tourisme, environnement… ne doivent pas être dissociés, 2 millions de touristes sur le territoire ayant sûrement un impact sur l’environnement.

Autonomie alimentaire, éducation, lutte contre le changement climatique, etc. Tous les domaines de la vie des Guadeloupéens et de l’impact des politiques publiques régionales sur leur bien-être au quotidien sont pris en compte.

Eau, qu’il faut économiser, déchets, qu’il faut traiter…  Deux gros dossiers qui engagent la Région pour les prochaines années, pour éviter une catastrophe non seulement environnementale mais aussi humaine…

Quelle était la situation financière de la Région Guadeloupe fin 2023 ?
Les recettes de fonctionnement : 348 millions d’euros (+9,4%)
Les dépenses de fonctionnement : 259 millions d’euros (+6,2%)
Epargne brute : 88,9 millions d’euros (25% des recettes courantes de la collectivité).
Investissements réalisés (hors dette) : 327 millions d’euros.

Une part importante de ces dépenses ont été financées sur fonds européens. La Région s’est désendettée à hauteur de 19 millions d’euros (passant d‘une dette de 465 millions d’euros à 446 millions d’euros. 5 années d’endettement.
L’excédent de clôture est de 1,6 millions d’euros.

Le fonds de roulement en fin d’exercice est passé de 2,8 millions d’euros à 4,4 millions d’euros.

Jean-Marie Hubert, premier vice-président et président de la commission de synthèse.

Dans son avis de la commission du synthèse, Jean-Marie Hubert, président, n’hésite pas à dire que les temps vont être difficiles pour le pays (la France) mais aussi localement.

« La collectivité devra faire attention ! », dit-il. Tout en incitant la Région à continuer d’aller de l’avant dans tous ses domaines de compétence et ses interventions.
« La Région doit se mobiliser pour répondre aux besoins de notre territoire », conclut-il.

Le directeur financier de la Région, David Janky, s’appuyant sur une étude du Cabinet Michel Koppler, parle prospective.

« L’année 2023 a été exceptionnelle, avec une optimisation maximale de ressources européennes, lui permettant un niveau extrêmement élevé d’investissements… et une épargne brute plus qu’honorable. » résume-t-il. « C’est le passé. Il faut programmer les années futures. »
Et là, c’est moins rose : côté situation internationale et nationale, c’est drapeau en berne…

D’où des incidences sur les finances locales. La TVA nationale revient pour 8% au Régions qui doivent s’en accommoder. Fort heureusement, il y a l’octroi de mer, les taxes régionales…

Comment bâtir un budget qui tienne en 2024 ? Il faut tenir compte des contingences, des engagements pris, faire des choix d’investissements (notamment du côté des travaux pour les comptes de tiers) et recentrer la Région sur ses propres compétences. Actions économiques, formation professionnelle, transport…

« Il faut être très prudent », dit David Janky aux élus. Rappelant que la Région a toujours rempli ses devoirs mais que la Région ne pourra pas aller au-delà de ses moyens.
« Il ne faut pas déraper ! »

Jean-Louis Boucard, DGS de la Région, se voit donner la parole.

Il fait un bilan de 2023, « année exceptionnelle ». C’est leplus fort budget des 10 dernières années, qui s’articulait autour d’une maximalisation des crédits européens, pour des opérations propres mais aussi pour des opérations pour le compte de tiers.

Consommation : 79% des crédits alloués. « Remarquable », commente le DGS.

Deux avantages de cette stratégie : continuer de faire appel aux fonds européens et poursuivre les investissements.
Délai de paiement : … réduit à un peu moins de trente jours ces derniers mois.

Des chefs de services présentent les grandes données de leurs interventions financières pour le compte de la Région. Séverine Julan, directrice des affaires européennes, pour les fonds européens que la Région gère avec dynamisme comme on l’a vu plus haut.

FEDER, FEADER, principaux fonds européens, sont passés en revue pour l’utilisation qui en est faite par la Région pour le développement régional.

Denis Céleste, directeur général adjoint (DGA) en charge du développement de l’Economie présente les actions menées dans son domaine.
Il énumère cinq grands défis pour la Région en 2024 :

. la souveraineté alimentaire et la compétitivité du territoire en maximisant les productions agricoles, halieutiques
. impulser le développement économique  au service d’un territoire solidaire et durable
. faire de la Guadeloupe un archipel innovant et performant ouvert sur son environnement régional et international 
. Structurer et accompagner les secteurs et filières émergents à fort potentiel de développement et création d’emploi
.  œuvrer pour une gouvernance partenariale sous le leadership de la Région.

Les DGA se succèdent, avec la présentation de tous les secteurs d’intervention et les projets financés par la Région.

Loïc Martol, Bernard Guillaume, Magaly Marcin (Groupe Péyi Gwadloup, opposition) demandent des précisions. A tour de rôle ils vont s’exprimer etr ecevoir des réponses d’Ary Chalus.

Loïc Martol :

Concernant des travaux annoncés de longue date, la déviation de Sainte-Marie (Capesterre Belle-Eau), les négociations sont en cours pour récupérer des terrains. Des agriculteurs qui tiennent à leurs terres, des rivières (5) à franchir…  autant de contingences qui ralentissent le lancement des travaux. Précisions d’Ary Chalus.

Pour ce qui est des plages aménagées dans le cadre du Plan Océan, interrogé par Magaly Marcin, Camille Pelage, en charge du dossier, répond en expliquant que les pages sont aménagées, nécessitent d’être prudents, d’être accompagnés financièrement, etc.

Louis Molinié, toujours du Groupe Péyi Gwadloup, interpelle sur le marché régional, projet abandonné puis remis sur la table dans le prochain budget. Il poursuit sur la diminution de poisson frais dans l’archipel, l’appauvrissement de la réserve halieutique.

« Pourquoi ne développe-t-on pas l’aquaculture ? Pourquoi ne facilite-t-on pas l’équipement de plus grosses unités pour aller plus loin ? Quid de la compagnie ferry des CaraÏbes créée récemment qui ne fait pas escale en Guadeloupe et Martinique ? Que nous rapporte notre adhésion à l’OECE ? », demande-t-il.

« Tous ceux qui font des demandes pour l’aquaculture sont accompagnés », répond Ary Chalus. Pour ce qui est du marché régional, « nous avons décidé de lancer Lizin Central », etc.

Pour le ferry, Marie-Luce Penchard avise que la compagnie maritime a pris contact avec le Grand Port maritime. « Dès que la compagnie sera aux normes européennes, elle pourra venir », affirme l’élue.

Sylvie Anno-Chammougon, de l’opposition Péyi Gwadloup — « Vous voyez que tout le monde parle ! », lance Ary Chalus — veut une précision toujours sur l’économie bleue, à laquelle Camile Pelage répond.

Dernier point, la répartition du produit sur l’accise des énergies. David Janky explique de quoi il s’agit. La répartition de cette taxe est identique à l’année précédente. Ça ne fait pas débat.

Des jeunes sont mis à l’honneur

Autour de Nahuel Tournebize, gagnante de l’Agreen Startup 2023 pour son projet Capr’Îles, Marc Paturot, du groupe éponyme, fumage et transformation de viande et produits de la mer, Audrey Lengrai, reine du piment végétarien, Mme Coutellier, de Vanigwa, médaille d’or SIA pour les miels de Cédric, son époux ont brillé, notamment au Salon International de Paris où Ary Chalus et ses équipes les ont mis en avant. Patrick Dollin, président de la commission économie verte, leur a remis un cadeau, non sans les avoir au préalable félicités d’être porteurs d’espoirs pour les jeunes Guadeloupéens.

Ary Chalus aime bien ces moments où il met en valeur des chefs d’entreprises ou des Guadeloupéens qui font avancer le pays Gwadloup.

André-Jean VIDAL
aj.vidal@karibinfo.com

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