Guadeloupe. Sébastien Lecornu vient clarifier les choses

Sébastien Lecornu est dans l’avion qui l’emmène en Guadeloupe puis en Martinique. Il sera lundi en discussion à la sous-préfecture de Pointe-à-Pitre avec les élus, l’intersyndicale et les représentants du monde économique. Mardi il sera en Martinique. Mercredi de retour à Paris pour le conseil des ministres.

De quoi parlera-t-on au cours des débats en sous-préfecture ce lundi ? Peut-être pas d’autonomie, les interlocuteurs du ministre, selon son entourage, ayant extrapolé sur le mot. « Autonomie n’est pas indépendance », a dit le ministre samedi dans une interview de clarification au JDD. Il a néanmoins rappelé en substance que quand des élus demandent à un gouvernement de ne pas appliquer la loi nationale sur une portion du territoire, on peut se poser des questions sur la volonté de celui-ci à rester un département français. En Guadeloupe, les élus qui ont eu des discussions avec le ministre, soutiennent qu’ils ont parlé de « domiciliation de certaines compétences » et non d’autonomie. Un rétropédalage généralisé…

Tater le pouls après
les premières annonces

Le ministre entend vérifier sur place — et en préciser les termes ou leur application — comment les annonces gouvernementales ont été perçues. Si ces annonces semblent avoir l’assentiment des élus, celui du monde économique, pas sûr que les syndicats soient satisfaits.

Ils n’ont pas manqué de faire savoir qu’ils voulaient toujours l’abandon pur et simple de la loi du 5 août 2021 sur l’obligation vaccinale et le passe sanitaire pour les soignants, sapeurs-pompiers, personnes en relation avec des malades. Sur réintégration à leurs postes ainsi que le paiement des jours pendant lesquels ils ont été suspendus. Et puis, des discussions avec les élus et les représentants des patrons pour ce qui est de la plateforme de revendications (une trentaine de points) déposée auprès des autorités le 2 septembre 2021. Les élus de Guadeloupe ont déjà dit qu’ils allaient entamer des discussions avec l’intersyndicale pour prendre à leur compte les revendications qui concernent leurs collectivités.

« La loi française s’applique
sur tout le territoire… »

Or, au cabinet du ministre — et le Premier ministre n’avait pas dit autre chose — on rappelle que « la Guadeloupe est un département français où la loi française s’applique comme partout sur le territoire national, d’autant que cette loi est la résultante de discussions au Sénat et à l’Assemblée nationale et du vote de la représentation nationale. »

Et de prévenir — la notion d’autonomie revient — que « si on veut s’affranchir la loi de la République c’est qu’on ne veut plus que la Guadeloupe soit un département français. »

Les élus, lors de réunions en présentiel avec le Premier ministre puis en visioconférence avec Sébastien Lecornu, ont obtenu un report de l’obligation vaccinale pour les soignants et sapeurs-pompiers au 31 décembre 2021. En attendant, une mission du ministère de l’Intérieur est arrivée en Guadeloupe pour entamer une série de séances de travail pour répondre aux revendications des sapeurs-pompiers et les soignants (1300 au CHU de la Guadeloupe et au CHBT et autres structures de soins, 250 dans le secteur libéral) vont avoir un entretien individuel avec des spécialistes qui vont tenter de les convaincre de se faire vacciner contre la Covid-19. Pas sûr que le gouvernement aille plus loin.

Un point positif : le rétablissement
des tests pour les visiteurs

Pour la jeunesse, le gouvernement accompagnera 1 000 contrats aidés. Dans un département où 65% des jeunes en âge de travailler sont au chômage, cela semble dérisoire. Mais, c’est un geste non négligeable.

Seul point positif au regard des demandes des élus et de l’intersyndicale, voire d’une grande partie de la population : le rétablissement d’un test PCR ou antigénique pour pouvoir voyager vers les Outre-mer. Les Guadeloupéens espèrent, ainsi, contenir une éventuelle cinquième vague venue d’ailleurs…

A l’issue de sa visite d’une journée en Guadeloupe, le ministre se rendra en Martinique où personne ne lui a demandé de domiciliation… et où il retrouvera Serge Letchimy, président de la CTM dont il a salué, avant son départ l’accord de méthode qui a été signé par les élus, avec l’Etat et l’intersyndicale. Les négociations commencent lundi.

André-Jean VIDAL

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