Eglise pleine à craquer pour la messe solennel voulue par Mgr Philippe Guiougou, en mémoire des victimes de l’esclavage. Une messe de réconciliation entre toutes les communautés guadeloupéennes.



Mardi 27 mai, à 18 heures, foule devant l’église Saint-Pierre et Saint-Paul de Pointe-à-Pitre. Une foule de Pointois, de Guadeloupéens, mais aussi de personnalités : Ary Chalus, président de Région, Guy Losbar, président du Département, Gabrielle Louis-Carabin, maire du Moule, d’autres encore déjà à l’intérieur de l’église.
Mais, c’est sur le parvis qu’a débutée la cérémonie par une scène du temps de l’esclavage, parfaitement jouée par des jeunes gens. La crainte d’être capturés, la vue des bateaux au loin, la fuite, toutes choses vécues et rendues avec émotion.
Les personnalités ont ensuite pénétré dans l’église, en silence, gagnant leurs bancs.
Mgr Guiougou, précédé de la plupart des prètres du diocèse, à son tour est entré dans l’église.
Quel symbole faut-il donner à cette messe solennelle ? C’est le diocèse qui répond.
Dans un esprit de recueillement, cette célébration eucharistique s’est voulue un geste fort et sacré, empreint de reconnaissance, de compassion et de miséricorde. A travers une liturgie adaptée à la singularité de cette messe solennelle, elle porte la voix et les prières d’une Église consciente de son histoire, et désireuse de communier avec toutes celles et ceux qui œuvrent pour la mémoire et la réconciliation.
Le peuple de Dieu dans sa globalité et sa diversité confessionnelle, croyants ou pas, a participé à cette célébration qui fait écho à la devise épiscopale de Mgr Philippe Guiougou, évêque de Guadeloupe « Que tous soient un » (Jean 17,21). Il s’agissait de rassembler au-delà des fidèles, toutes les personnes de bonne volonté, descendants de victimes de l’esclavage, acteurs de la société civile, représentants institutionnels, associations et tous ceux qui souhaitaient s’unir à cette intention dans la prière et l’espérance.
Faisant le constat que le rôle de l’Eglise durant cette période de l’esclavage, suscite encore bien des
questionnements chez de nombreux chrétiens, il s’agissait pour l’évêque de Guadeloupe et notre diocèse, de tracer un chemin de guérison, de réconciliation et de concorde.
« Il nous incombe de nous souvenir afin de ne pas oublier, mais aussi d’agir en ressuscités.es pour faire avancer notre société guadeloupéenne dans la recherche constante de l’unité », insistait Mgr Philippe Guiougou, prônant une Eglise catholique en Guadeloupe engagée dans la conscientisation de tous, en particulier des jeunes. Une Eglise qui dénonce toute forme d’exploitation de l’homme par l’homme et qui a le devoir de faire mémoire des victimes de cette période sombre de notre histoire commune.