Guyane. Les opérations « non urgentes » pourraient être suspendues à partir du 25 août au CHU de Cayenne

Pour une durée « indéterminée », des médecins du bloc opératoire et d’anesthésie du CHU – site de Cayenne ont décidé « d’un commun accord la suspension de l’ensemble des interventions chirurgicales non urgentes, qui peut être retardées ou annulées sans danger pour le patient, à compter du lundi 25 août 2025 ».

Parmi les motifs qui ont incité des médecins du bloc opératoire et d’anesthésie du CHU de Guyane – site de Cayenne, à annoncer la suspension des opérations chirurgicales non urgentes, à partir du 25 août, et pour une durée indéterminée, figure « la pénurie d’infirmiers de bloc opératoire diplômés d’Etat (Ibode), d’infirmiers anesthésistes diplômés d’Etat (Iade), de médecins anesthésistes et de chirurgiens ». Ils indiquent également avoir transmis des candidatures « restées sans réponse ».

La direction du CHU, qui indique que « les effectifs permettent la prise en charge des patients », ne conteste pas les tensions sur les personnels paramédicaux. « Sur un effectif cible de 30 d’infirmiers de bloc opératoire diplômés d’Etat, nous oscillons entre 21 et 27, précise Colette Ilmany, coordinatrice générale des soins du CHU. Nous avons les effectifs paramédicaux. Les conditions techniques de fonctionnement sont assurées. Il n’y a pas d’annulation des interventions. Jusqu’à ce jour, nous n’avons ni reporté, ni annulé d’intervention. »

Une filière en tension « partout en France »

« La fonction d’Ibode est en tension partout en France, depuis les réformes de 2019-2021, explique-t-elle. Certains établissements ont fermé leurs blocs opératoires. Avant, un infirmier pouvait travailler au bloc opératoire et devenait infirmier de bloc opératoire. Désormais, il faut être diplômé d’Etat, c’est-à-dire Ibode, ou avoir réalisé des actes exclusifs. »

Les blocs opératoires qui ne ferment pas s’organisent, notamment pendant les périodes de congés.

À Saint-Laurent du Maroni, seules les urgences sont traitées durant les grandes vacances.

« À Cayenne, nous avons conservé cinq salles en juillet et août, poursuit Colette Ilmany, pour les urgences, la gynécologie-obstétrique, des interventions semi-urgentes. »

Les signataires du courrier de mardi annoncent qu’ils n’assureront plus que « les urgences vitales, les interruptions volontaires de grossesse dans le respect des délais légaux et les interventions oncologiques ne pouvant être différées ».

« À Cayenne, nous avons l’habitude de réduire l’activité en juillet et août, ainsi que pour Noël, poursuit Colette Ilmany. Lors de la cellule de programmation, qui se tient chaque semaine, les professionnels ont maintenu cinq salles ouvertes. » Or, plusieurs phénomènes se cumulent actuellement :

  • Les départs en congés, qui ne peuvent concerner qu’au maximum 20 % de l’effectif cible d’un secteur
  • Trois arrêts maladie depuis le début de semaine
  • Le départ de 5 infirmiers en formation d’Ibode.

Des infirmiers de bloc opératoire formés sur place

Dispensée en Guyane, la formation d’Ibode débutera dès la rentrée pour une durée de 24 mois. Outre le site de Cayenne, celui de Kourou envoie deux infirmiers en formation et un, de Saint-Laurent du Maroni. Tous ont dû solder leurs congés avant le début de la formation.

Plusieurs mesures ont été prises pour faire face au manque de professionnels à Cayenne :

  • appel aux heures supplémentaires
  • renfort d’infirmiers de Kourou
  • renfort d’un professionnel à la retraite
  • contacts avec la clinique Saint-Gabriel pour d’éventuels transferts de patients
  • renfort de l’équipe militaire à partir de septembre, comme cela se produit depuis deux ans.

Enfin, les signataires du courrier appellent à « une revalorisation et un renforcement immédiat du recrutement médical et paramédical, l’ouverture de postes pour du personnel local motivé, prêt à se former, un dialogue transparent sur les besoins réels du bloc opératoire, son activité et ses moyens humains » et se disent « disponibles pour co-construire des solutions ».

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