L’ambassadeur de France en Haïti Antoine Michon a visité Le Nouvelliste lundi 15 décembre.
L’ambassadeur de France en Haïti Antoine Michon a visité Le Nouvelliste ce lundi 15 décembre 2025. C’est sa première visite au doyen de la presse depuis son arrivée en Haïti et sa prise de fonction en août 2024. Le diplomate a échangé pendant plus de deux heures avec le staff du journal au sujet de la situation sécuritaire, avant de répondre à quelques questions. Il a notamment évoqué la coopération avec Haïti sur le plan de la sécurité, le déploiement de la Force de répression des gangs, la fin du mandat du Conseil présidentiel de transition, et l’organisation des élections.
En ce qui concerne la coopération sécuritaire, l’ambassadeur a indiqué qu’elle reposait sur des formations aux FADH et à la PNH, et des contributions en matériel et en munitions. « Nous avons beaucoup amplifié notre politique de coopération bilatérale. Avec la PNH depuis longtemps, et avec les Forces armées d’Haïti plus récemment. Pour les forces armées, on a commencé, en novembre 2024, à offrir des formations pour des militaires déjà expérimentés. On a procédé par groupe de 25. Il s’agit de stages de deux semaines en Martinique, qui sont adaptés aux conditions et à la situation d’ici, notamment en technique de combat urbain. Les bénéficiaires sont très satisfaits de ces formations. 100 soldats ont été formés durant la période 2024-2025. On prévoit de former le même nombre en 2026 avec 4 sessions de 25 soldats chacune », a fait savoir l’ambassadeur.
S’agissant de la PNH, le diplomate souligne que la coopération concerne notamment la police judiciaire. La France travaille en effet avec le Bureau des affaires financières et économiques, le BAFE. Cela englobe les crimes financiers, la corruption, le blanchiment des avoirs, etc. Depuis 1 an, des experts de la Brigade financière française mettent leur expertise au profit de la DCPJ. Toujours avec la police judiciaire, indique l’ambassadeur, la France aide dans la lutte contre le trafic de la drogue. Des formations sont fournies à la BLTS sur le travail d’enquête, d’intervention, etc.
Antoine Michon explique dans la foulée que son pays se tient, depuis trois ans environ, aux côtés des unités d’intervention telles que UTAG, SWAT, BRI, UDMO, etc. « Nous leur organisons des formations. Notre particularité par rapport aux autres partenaires tient au fait que nous faisons appel à des experts, des personnes très expérimentées des brigades spécialisées françaises qui viennent faire des formations à l’académie de police, à la Direction générale, à la base de Vertières, etc. On a des experts, provenant notamment de l’unité d’élite RAID, qui viennent pour les formations. Les stages durent deux semaines avec une partie théorique et beaucoup de pratique. On a formé, au cours de cette année, plus de 400 policiers issus des brigades spécialisées de la PNH », s’est félicité M. Michon.
Plus loin, le représentant de la France à Port-au-Prince a donné des détails sur la livraison de matériels et d’équipements à la PNH depuis trois ans. Dans un premier temps, Haïti a reçu des unités de drones d’observation, comprenant des voitures, des batteries, etc. Ensuite, des blindés ont été livrés en 2024. En 2025, a poursuivi l’ambassadeur, la France a livré quatre tonnes de matériel pour les unités d’intervention. Ces quatre tonnes de matériel ont été livrées à Haïti après une demande du président du CPT de l’époque Leslie Voltaire au président Emmanuel Macron lors de sa visite à Paris fin janvier 2025, a expliqué Michon.
Par ailleurs, outre les contributions de son pays, l’ambassadeur a indiqué qu’Haïti peut également faire des acquisitions d’armes et d’équipement auprès des fabricants français. « Rien n’empêche la police d’Haïti ou aux FADH d’acheter du matériel auprès des fabricants français. Après, est-ce que les fabricants français produisent le matériel le plus adapté, au meilleur prix pour Haïti? Je ne sais pas. C’est à eux d’en décider, mais on est tout à fait ouvert pour les ventes », a fait savoir le diplomate.
Antoine Michon a annoncé qu’une mission haïtienne se rendra en France en janvier prochain. Selon lui, la délégation rencontrera les différents ministères et des industriels de l’armement. Cela permettra d’explorer si ce qui est produit en France, dans les différents domaines, y compris le domaine naval, peut répondre aux besoins en Haïti. « Cette mission sera organisée à la suite des échanges en Colombie entre le chancelier haitien Jean Victor Harvel Jean-Baptiste et le ministre français de l’Europe et des Affaires étrangères Jean Noël Barrot », a précisé l’ambassadeur.
Source : Le Nouvelliste
























