L’écrivaine haïtienne Yanick Lahens a remporté au 3e tour de scrutin par 11 voix contre 10, le 30 octobre, le Grand prix du roman de l’Académie française, pour son dernier ouvrage Passagères de nuit paru chez Sabine Wespieser.
Son œuvre était en lice avec deux autres romans : Un pont sur la Seine, de Pauline Dreyfus (Grasset), et Le Crépuscule des hommes (Robert Laffont) d’Alfred de Montesquiou.
Au cours d’une entrevue exclusive accordée au rédacteur en chef du Nouvelliste, Frantz Duval, quelques minutes après l’annonce jeudi 30 octobre, Yanick Lahens s’est dit enchantée du prix. « Cela témoigne de la vitalité de la créativité haïtienne, malgré tout. Nous sommes toujours en urgence d’écrire et en urgence de créer. Et c’est encore la preuve », a-t-elle fait remarquer.
De l’avis de l’écrivaine, cette distinction est une bonne nouvelle pour Haïti surtout. « Parce qu’on ne diffuse pas souvent les bonnes nouvelles d’Haïti. Il en existe, malgré le chaos apparent et qui grandit », a-t-elle déclaré.
Récipiendaire 2014 du prix Femina, Yanick Lahens est une habituée des prix littéraires. Le roman Passagères de nuit était en lice pour le Goncourt cette année avant d’être écarté après la publication de la deuxième liste.
Interrogée pour savoir si elle a d’autres attentes pour la saison, la lauréate 2014 du prix Femina a souligné qu’elle ne pense pas qu’on écrit pour gagner des prix.
« On écrit parce qu’on a quelque chose d’urgent, très nécessaire et essentiel à dire. Si les autres prix arrivent, je ne cracherai pas dessus. C’est une étape dans ma carrière. Je vais continuer à travailler parce que c’est aussi le prix du travail. Il faut travailler pour arriver là. Il n’y a pas de talent ni de génie spontané », a-t-elle soutenu.
