Martinique. Décrassage marin : un grand nettoyage sous-marin au cœur de la baie des Flamands

La mer a retrouvé un peu de souffle grâce à une opération de nettoyage sous-marin menée dans la baie des Flamands.

À l’initiative de l’Association Martinique Transat (AMT), organisatrice du village d’arrivée de la Transat Café L’Or – Le Havre Normandie – Martinique, cette action a été réalisée en partenariat avec les Forces Armées aux Antilles (FAA) et le club Nautilus Plongée du Club Sportif et Artistique Militaire de la Martinique (CSAMM).

Déjà labellisée « Éco-manifestation Ville de Fort-de-France » lors de la précédente édition, l’association poursuit ici la même dynamique : associer la parole et le geste, la théorie et la pratique, en posant un acte concret pour la mer.

Sous la surface, une réalité bien différente

Sur le quai de la Pointe Simon, à l’aplomb du futur village d’arrivée, dix plongeurs étaient à la manœuvre : trois de la Marine nationale, transportés par une embarcation semi-rigide, et sept plongeurs civils expérimentés, capables d’évoluer sous l’eau en autonomie.

Leur champ d’action : une bande d’une trentaine de mètres depuis le trait de côte, entre le quai de la Pointe Simon et les pontons des vedettes Blue Line.

Et il n’a pas fallu longtemps pour mesurer l’ampleur du travail : les filets de collecte remplis de déchets n’ont cessé de défiler sur le quai, à mesure que les plongeurs remontaient à la surface.

Sous l’eau, la réalité est saisissante : bouteilles en verre, canettes, pneus, mais aussi caddies, vélos, barrières Vauban et autres objets insolites. Certains déchets, trop lourds ou enlisés dans la vase, n’ont pas pu être remontés à la seule force des bras.

« Certains objets sont enfouis depuis trop longtemps. Le caddie, par exemple, était complètement pris dans la vase. On fait ce qu’on peut, mais il faudra revenir », explique maître-principal Franck, l’un des encadrants de la Marine nationale.

Après cette moisson regrettablement fructueuse, les déchets ont été triés et stockés à la Base navale du Fort Saint-Louis, avant évacuation et traitement par une entreprise civile.

Le volume estimé des déchets collectés s’élève à près de 300 kg, même si la nature exacte reste imprévisible. Les précédentes opérations avaient déjà révélé la présence d’objets étonnants – électroménager, structures métalliques, pneus –, rappelant combien la baie de Fort-de-France demeure vulnérable.

Un geste pour la mer, et un rappel pour tous

Sous la coordination du capitaine de corvette Jean-Pierre, cette action illustre la volonté partagée de préserver les fonds marins et de rappeler à chacun sa part de responsabilité.

« Si l’efficacité opérationnelle reste au cœur de nos priorités, le ministère des Armées inscrit pleinement son action en faveur du développement durable », souligne le capitaine de corvette Jean-Pierre.

« Lorsque les passants nous voient nettoyer, voient des militaires dans l’eau, cela sensibilise de principe. Dès que nous le pouvons, nous mettons nos moyens au service de l’environnement. » précise le maitre principal Julien, l’un des plongeurs.

De son côté, l’Association Martinique Transat rappelle qu’elle agit dans le cadre des événements qu’elle organise, mais que la préservation de la mer relève de tous.

« Cette opération est un geste symbolique et utile, mais elle ne suffira pas. Nous espérons qu’elle rappellera à chacun l’importance de ne pas polluer nos côtes. La responsabilité est collective », souligne Damien de Longueville, président de l’Association Martinique Transat.

Une dynamique à poursuivre

Les participants, épuisés mais satisfaits, s’accordent sur un point : ces actions doivent être reconduites régulièrement.

« Il reste du travail, mais c’est déjà un pas. La mer n’oublie rien : ni ce qu’on y jette, ni les efforts qu’on fait pour la soigner », résume maître-principal Julien, en rangeant le matériel mis à disposition pour le nettoyage.

La Baie des Flamands a retrouvé un peu de clarté, au moins pour un temps.
Reste à espérer que ce décrassage marin inspire d’autres gestes concrets, au-delà des événements, pour préserver durablement la beauté et la santé du littoral martiniquais.

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