Martinique. Serge Letchimy demande à l’Etat de bloquer les prix sur les produits de première nécessité

Face à la situation sociale particulièrement alarmante, Serge Letchimy, président du Conseil exécutif a adressé, ce jour, un courrier au préfet de Martinique dans lequel il demande au Gouvernement d’actionner la mise en œuvre des articles L. 410-2 du code du commerce afin de bloquer les prix des produits de première nécessité en Martinique.

Il s’agit plus précisément, pour le Gouvernement, d’adopter un décret de limitation du niveau de prix de biens ou services afin d’enrayer l’inflation et de faire face à l’urgence. Un recours au blocage des prix se justifie particulièrement dans un contexte d’impossibilité de faire diminuer les prix par les seules règles du marché.

Les prix à la consommation sont en moyenne et en fonction des produits 12 à 20% plus élevés en Martinique qu’en France hexagonale et la situation s’est considérablement aggravée en 2023. Ainsi, les prix pratiqués en Martinique sont 38% plus élevés qu’en Hexagone pour les produits alimentaires et 15,2 % plus élevés pour les produits de santé et les médicaments.

Dès avril 2022, la CTM avait décrété l’état d’urgence sur les prix. C’est à ce titre que des ateliers sur la « vie chère » s’étaient tenus dès 2022, avec l’Etat et les acteurs privés de la chaîne des prix, sans aboutir.

Pour rappel, en Martinique, 34 500 foyers bénéficient du RSA, 76 000 personnes vivent sous le seuil de pauvreté avec un taux de pauvreté 2 fois plus élevé que la moyenne nationale et 44 000 personnes sont en recherche d’emploi.

« Sans aucune réaction de notre part, ce seront les plus précaires et les plus pauvres de nos compatriotes qui seront plongés dans une précarité irréversible », a souligné Serge Letchimy.

La demande officielle de blocage des prix, qui s’inscrit dans les conclusions du rapport Hajjar, sera discutée à l’occasion de la prochaine plénière de l’Assemblée les 21 et 22 décembre.

On rappelle qu’une mesure similaire avait permis d’encadrer le prix des masques et du gel hydroalcoolique pendant la crise sanitaire liée au Covid-19, dans le but d’éviter la spéculation.

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