Opinion. La surradministration des entreprises des Outre-mer n’a pas beaucoup de raison de développer l’économie

PAR HERVÉ MARITON*

Le Gouvernement annonce, pour la rentrée, le dépôt au Parlement d’un projet de loi contre la « vie chère ». L’intention d’améliorer les conditions de vie de nos concitoyens Outre-mer est louable.

L’idée qu’une loi règle les questions de pouvoir d’achat est plus incertaine. Mais l’approche consistant à mettre la responsabilité de la « vie chère » sur le dos des entreprises est franchement contestable.

Quid d’un taux d’emploi et d’une productivité insuffisants ? Quid des coûts liés au risque sécuritaire, aux délais de paiement des collectivités, aux effets des surrémunérations des emplois publics ?

Il y a, dans le projet que le ministre des Outre-mer porte à la concertation (nous le remercions pour notre rendez-vous de travail récent) quelques propositions bienvenues, figurant dans le projet de loi ou dans les textes réglementaires aussi annoncés.

La nomination d’un président pour chaque observatoire des prix, des marges et des revenus (OPMR), la publication des rapports annuels des OPMR, la saisine de la DGCCRF à l’initiative des observatoires… tout cela se prend. Mais n’aura pas de conséquence considérable. D’autres propositions, hélas, aboutiront à une aggravation de la concentration des entreprises, une baisse de la concurrence et donc une hausse des prix.

Ainsi la suppression du coût de transport du calcul du seuil de revente à perte est bien davantage supportable par les gros metteurs en marché (qui pourront se rattraper sur certains produits) que par les petits. Exit les petits, vive les gros !

L’obligation d’affichage des marges arrières, de quoi parle-t-on, comment fait-on ; cela respecte-t-il la liberté du commerce ? Où le consommateur gagne-t-il ?

La surradministration des entreprises des Outre-mer n’a pas beaucoup de raison de développer l’économie. Elle en aura davantage de décourager des acteurs existants, de dissuader d’éventuels entrants sur des marchés si contraints, bref de restreindre la concurrence et donc d’augmenter les prix.

Je vois bien que ces mesures d’affichage sont aujourd’hui demandées par beaucoup et il est difficile au Gouvernement de ne pas entendre. Mais quel est l’intérêt supérieur du pays ? Au delà d’hypothétiques satisfactions de court terme, quel est l’intérêt de nos concitoyens des Outre-mer ?

*Président de la Fédération des Entreprises des DOM

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