La saison des ouragans commence aujourd’hui.
Depuis le début du mois de mai, les prévisions concernant la saison cyclonique deviennent de plus en plus précises. Ainsi, le National Hurricane Center de Miami ainsi que le Consortium sur les risques de tempêtes tropicales du University College de Londres, le National Weather Service de la National Oceanic and Atmospheric Administration (NOAA) américaine et l’Université d’État du Colorado (CSU) délivrent leurs prévisions qui sont proches les unes des autres.

ENTRE 12 ET 17 TEMPÊTES POSSIBLES
Certaines de ces prévisions tiennent compte ce qui s’est passé au cours des saisons précédentes et l’état du cycle de l’ENSO basé sur la présence d’un événement La Niña ou El Niño. En moyenne, une saison des ouragans de l’Atlantique entre 1981 et 2010 a comporté 12 tempêtes tropicales, 6 ouragans et 3 ouragans majeurs.
Ces chiffres ont augmenté depuis. Ainsi, pour la saison 2025, il est prévu entre 12 et 17 tempêtes nommées, 6 à 9 ouragans et 2 à 4 ouragans majeurs.
Au début avril 2025, citant des conditions évoluant probablement vers un ENSO neutre et des températures de surface de la mer généralement plus élevées que la normale, mais, cependant moindre qu’en 2024, l’université d’État du Colorado (CSU) a émis sa prévision d’une saison cyclonique avec une activité supérieure à la normale.
POURQUOI AU LARGE DE L’AFRIQUE
Chaque saison des ouragans, les météorologues se concentrent sur un défilé de perturbations météorologiques connues sous le nom de vagues d’est africaines, ou vagues tropicales, qui se dirigent vers l’ouest au large des côtes de l’Afrique occidentale et dans l’océan Atlantique.
Selon le National Hurricane Center, environ 85% des ouragans intenses et 60% des autres tempêtes se développent à partir de ces perturbations.
Cependant, il est faux de penser que les ouragans naissent tous au Cap-Vert. Beaucoup naissent près des îles du Cap-Vert mais la plupart se forment au large, dans l’Atlantique, et se renforcent en s’approchant des îles de la Caraïbe, gonflées d’air chaud.
En fait, si ces ouragans nés au Cap-Vert sont les plus violents, certains, qui naissent du côté de la Barbade et remontent le long des îles de la Caraïbe, sont fréquents et causent d’importants dégâts dans certaines de ces îles.
26-50-40 : LES NUMÉROS GAGNANTS
Les tempêtes tropicales sont des dépressions dont les vents sont mesurés entre 63 et 118 km/h, explique Météo France.
Un ouragan, un cyclone, un typhon, se déclenchent dès que les vents dépassent 118 km/h.
Pour qu’un ouragan se forme, il faut que la température de l’eau soit supérieure à 26°C sur une profondeur d’au moins 50 mètres. Le taux d’humidité doit être supérieur à 40%. Si ces conditions sont réunies, un processus complexe mais logique se déclenche.
La chaleur fait que l’eau de mer se condense et s’évapore. Plus léger, l’air chaud monte, monte en altitude où il faut plus froid. Là, cet air chaud refroidit, se condense, forme des nuages. Ces nuages sont soumis à un phénomène original lié à la rotation continue de la terre.
Connaissez-vous la force de Coriolis ? La force de Coriolis est une force inertielle agissant perpendiculairement à la direction du mouvement d’un corps en déplacement dans un milieu lui-même en rotation uniforme, tel que vu par un observateur partageant le même référentiel.
300 KM PAR HEURE !
Vous n’avez rien compris ? Moi non plus ! Pour faire simple, la force de Coriolis c’est l’eau qui coule dans un lavabo, dans le sens des aiguilles d’une montre dans l’hémisphère sud, dans le sens inverse dans l’hémisphère nord. En Guyane française, presque sur l’Equateur, l’eau coule presque directement dans le trou d’évacuation…
Vous avez déjà vu des photos d’ouragans prises depuis des satellites : les nuages sont concentrés et s’enroulent autour d’un trou. Ce trou c’est l’œil de l’ouragan. Les nuages sont comme l’eau qui s’écoule dans le lavabo ; ils tournent dans le sens inverse des aiguilles d’une montre dans la Caraïbe. A la Réunion, le mouvement des nuages est inverse.
L’ouragan c’est une énorme masse de nuages pouvant s’étendre sur un diamètre de 300 à 500 km (Allen en 1980 mesurait même plus de 600 km !)
Elle se déplace lentement et les vents peuvent dépasser les 300 km/h.
SE PRÉPARER
Alors ? Alors, il faut se préparer. Avoir son kit, contenant tout ce qu’il faut pouvoir transporter facilement pour tenir le coup le temps que les secours arrivent, à tout le moins le temps que l’électricité soit rétablie, que la circulation soit possible, les magasins rouverts…