Politique. L’autonomie des territoires n’est plus un tabou : pour preuve la Corse où l’Etat va négocier avec les élus

Emmanuel a décidé de briser ce mardi un véritable tabou. Aucun président de la République n’avait pris le risque d’aller aussi loin. Confronté à une flambée de violences jamais vue auparavant en Corse, ceci en pleine campagne présidentielle, liée l’agression d’Yvan Colonna par un codétenu djihadiste le 2 mars, le président de la République s’est résolu à ouvrir la voie à une revendication historique des nationalistes modérés : l’autonomie de l’île.

Gérard Darmanin, ministre de l’Intérieur a été chargé de se rendre en Corse, d’y rencontrer les élus et de négocier le retour aux calme. A Corse-Matin, il a dit : « Nous, nous sommes prêts à aller jusqu’à l’autonomie. Voilà, le mot est dit. Après la question est de savoir ce qu’est cette autonomie. Il faut qu’on en discute. »

Cette autonomie, que les Corses avaient relancée très officiellement après la proposition de Sébastien Lecornu, ministre des Outre-mer, aux élus guadeloupéens venus parler avec lui de la crise sociale en cours. C’était fin novembre.

Que voulaient les élus de Guadeloupe ? Plus de compétences, notamment la Santé après le passage du plus fort de la crise sanitaire liée à la Covid-19. Un millier de morts qu’ils estimaient liés à des incompréhensions entre l’Etat et une population réfractaire aux vaccins anti-covid. Ils auraient fait mieux. Ils auraient su convaincre.

Dans un moment d’agacement calculé — et sûrement avec l’assentiment du chef de l’Etat —, le ministre avait lancé que si les élus de Guadeloupe voulaient l’autonomie du territoire, il n’y voyait pas d’inconvénient. Ce qui avait refroidi ces élus. Un temps. Avant de se souvenir que ce sont eux qui peuvent décider de déclencher le processus et non le gouvernement.

Depuis, le truc est passé à la trappe… même si certains laissent la porte ouverte. Des deux côtés. Pour après la présidentielle et les législatives.

Les élus Corses, Gilles Siméoni, président de l’Assemblée exécutive de Corse — u Cunsigliu esecutivu di Corsica — en tête, avaient dit que ce qui est bon pour les Guadeloupéens, cette proposition non cachée de Sébastien Lecornu à se prendre en charge, l’était aussi pour la Corse qui réclame, elle, cette autonomie depuis des décennies.

Ce que réclament les élus de Guadeloupe, mais en sourdine… timidement, au gré du vent, sans trop y croire apparemment.

En Corse, c’est à coup de cocktails molotov et d’affrontements très durs avec les forces de l’ordre débordées que les Corses entendent arracher cette autonomie. Attendons la suite des événements qui pourraient être comme l’ouverture de la boite de Pandore.

La France en Etat fédéral ? Intéressante perspective….

André-Jean VIDAL

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