Pourquoi les pharmacies fermeront jeudi 18 septembre ?

À dose homéopathique, mais résolument, les pharmaciens de France hexagonale et d’Outre-mer manifestent leur ras-le-bol.

En grève de garde depuis le 1er juillet, les pharmaciens protestent contre la loi du 4 août 2025 qui impose une baisse des remises sur les médicaments génériques. Une pilule au goût amer.

Marie-Claude Synésius.

Jusqu’en 2027, le taux de remise accordé aux pharmacies sur les médicaments génériques devrait passer de 40 à 20 %. Dans le viseur du gouvernement, une économie de plusieurs millions d’euros sur les frais de santé. Et pour les pharmacies ? Un manque à gagner non négligeable qui ne sera pas sans conséquences. Sociales, d’abord, et sanitaires, certaines officines n’excluant pas de baisser définitivement le rideau. Dans les zones où le pharmacien est parfois le seul professionnel de santé à proximité, certains patients seront directement impactés.

Mais, à cette heure, les pharmacies ne s’avouent pas vaincues. Résolues à se faire entendre, elles comptent sur l’action des Parlementaires pour changer la donne.

« Sans concertation, le gouvernement a baissé le taux de remise appliqué aux pharmaciens sur les génériques, explique Marie-Claude Synésius, présidente du Syndicat des pharmaciens de Guadeloupe. Ce taux qui était de 40 % jusqu’au 31 juillet, est passé à 30 %. En 2027, il sera abaissé à 20 %. Du jour au lendemain, nous sommes confrontés à une baisse de remise. Une pharmacie, c’est une entreprise : elle a des charges fixes, des charges variables, elle embauche du personnel… Nous ne pouvons pas accepter l’inacceptable ! »

Les pharmaciens manifesteront à Pointe-à-Pitre

Jeudi 18 septembre, les pharmacies de France hexagonale et d’Outre-Mer seront mobilisées pour protester contre la loi du 4 août 2025, une pilule au goût amer. Le mouvement devrait être fortement suivi : près de 80 % des pharmacies annoncent leur fermeture le 18 septembre.

Du marché aux épices à la place de la Victoire, les pharmaciens défileront pour dénoncer l’impact de cette nouvelle loi sur leurs revenus, sur le maintien de l’emploi et sur leur activité, fragilisée. À Pointe-à-Pitre, jeudi 18 septembre, de 9 à 11 heures, les pharmaciens mobilisés tiendront un village, place de la Victoire.

« Nous attendons particulièrement les Parlementaires pour cette manifestation, indique le Syndicat des pharmaciens de Guadeloupe. La profession estime qu’elle est trahie : nous avons une convention avec la Sécurité sociale qui protège la rémunération du pharmacien. Cette baisse de remise a un impact direct sur toutes les pharmacies, particulièrement les petites structures de proximité qui risquent de disparaître progressivement. Chaque officine perd entre 20 000 et 25 000 euros, ce qui représente au minimum, un emploi. Nous espérons obtenir le soutien des députés ! »

Parallèlement à la mobilisation du 18 septembre, depuis le 1er juillet, les pharmaciens ont entamé une grève de garde. Seules les pharmacies réquisitionnées par l’Agence Régionale de Santé et la préfecture assurent les gardes pour garantir la continuité des soins. L’appel à la fermeture des pharmacies, jeudi 18 septembre, est un nouveau palier dans le mouvement de protestation – qui devrait être fortement suivi – des pharmaciens.

« Pour ne pas pénaliser les patients, nous les invitons à se rendre en pharmacie, avant le 18 septembre ou à partir du 19 septembre », recommande Marie-Claude Synésius.

Cécilia Larney

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