Prisons en Outre-mer : une double peine ?

Pour le premier numéro de la saison, Outre-mer, et si on bougeait les lignes ? se penche sur la surpopulation carcérale en Outre-mer.

Les prisons françaises sont surpeuplées. Le nombre de détenus a atteint le chiffre historique de 90 344 personnes écrouées au 1er août 2023*. Cette surpopulation carcérale chronique, qui s’aggrave année après année, a valu à la France d’être condamnée en janvier 2020 par la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH). Avec 60 562 places opérationnelles dans les établissements pénitentiaires au 1er juin 2023, la densité carcérale globale s’établit désormais à 121,7 %, contre 118,1 %, il y a un an.

Une situation alarmante

Les Outre-mer, dans leur majorité, n’échappent pas à cette tendance. Au 1er août 2023, on comptait 7 111 personnes écrouées dans les centres pénitentiaires ou maisons d’arrêt ultramarins. Plusieurs rapports du Contrôleur général des lieux de privation de liberté décrivent une situation « alarmante ».

La densité carcérale atteint 202,9 % à la prison de Rémire-Montjoly, en Guyane. Majicavo, le seul centre pénitentiaire de Mayotte, a une densité carcérale de 239,5 % tous quartiers confondus. En Polynésie et à La Réunion, où les centres pénitentiaires ne sont pas pleins, les quartiers dépassent les 124,6 % de densité carcérale. 

Ces mauvaises conditions de détention sont autant d’obstacles à la réinsertion des détenus que l’Administration pénitentiaire a pour mission de préparer.

Des mesures spécifiques pour les surveillants

Une situation que subissent également les surveillants originaires des Outre-mer affectés dans les établissements de l’Hexagone. Au moment où l’Administration pénitentiaire réorganise sa direction Outre-mer, les représentants syndicaux des personnels souhaitent des mesures spécifiques pour les surveillants ultramarins.

Désignée « cause prioritaire » par le gouvernement, la Justice obtiendra-t-elle le budget nécessaire pour répondre aux attentes des Outre-mer ? Les territoires d’Outre-mer sont concernés par le plan de 15 000 places dans les prisons d’ici à 2027, visant à moderniser et accroître la capacité des établissements pénitentiaires, qu’il s’agisse de ceux de Koné en Nouvelle-Calédonie, de Ducos en Martinique, de Baie-Mahault en Guadeloupe ou encore de Saint-Laurent-du-Maroni en Guyane.

Faut-il agrandir les prisons ou recourir davantage aux travaux d’intérêt général et à la détention à domicile sous surveillance électronique ? Les décideurs politiques, comme la population, sont divisés sur ce point. En revanche, chacun reconnaît que le maintien des liens familiaux et amicaux des détenus ultramarins se heurte à l’obstacle supplémentaire de l’éloignement géographique pour ceux d’entre eux qui sont incarcérés dans l’Hexagone ou dans des territoires très étendus comme la Polynésie.

  • Mercredi 4 octobre, à 22.40, sur Martinique la 1e
  • Jeudi 5 octobre, à 20.25 sur Guadeloupe la 1e
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