Guadeloupe. Canne. « Il est injuste de qualifier nos revendications de prises d’otages »

Suite à la mobilisation du jeudi 25 avril 2024, l’Intersyndicale* a souhaité réagir aux différents commentaires des socio-professionnels. Nous leur donnons la parole ici.

« Dans un premier temps l’intersyndicale se joint aux producteurs-planteurs de canne afin de remercier l’ensemble des Guadeloupéens pour les nombreux messages de soutien sur les lieux de mobilisation, dans les médias et sur les réseaux sociaux.

La lutte en cours est pour le devenir des producteurs de canne, de la filière canne-sucre-rhum-énergie mais aussi pour le développement de la Guadeloupe et une véritable justice sociale.

Le refus de négocier du directeur général délégué de Gardel SA, son mépris affiché contre les petits producteurs et son manque de respect pour nos parlementaires nous ont poussé à augmenter l’intensité et la fréquence des actions de protestation au risque de devoir perturber les usagers de la route.

Malheureusement, le dialogue inter-professionnel en Guadeloupe n’est possible que dans ces conditions extrêmes.

L’intersyndicale après vérification auprès de professionnelles de la santé et de service de secours rappelle qu’en cas d’urgence médicale il convient d’appeler le SAMU, en composant le 15, qui n’ont jamais été empêché de se déplacer lors des actions des producteurs de canne. Les producteurs de canne sont des personnes responsables qui luttent contre la mort de leur profession, de l’agriculture et de la Guadeloupe.

Il convient de garder son calme dans ce conflit et d’éviter de rendre les producteurs responsables de tous les maux de la Guadeloupe.

Pour finir, l’intersyndicale exprime son profond étonnement face à la récente prise de position du président du MEDEF concernant les manifestations liées à la crise dans la filière. Alors que nous producteurs, déjà fragilisés, nous nous retrouvons contraints de mettre à l’arrêt nos productions ou même de cesser nos activités en raison du modèle de fixation du prix de la tonne de canne. Il est incompréhensible de minimiser ses revendications légitimes liées au non-respect de la loi et d’un abus de la situation de monopole des usiniers en Guadeloupe.

Depuis des mois, nous producteurs de canne alertons les autorités et la population sur cette situation précaire. Nous nous sommes regroupés en intersyndicale et avons appelé à la mobilisation pour faire entendre ces revendications légitimes, notamment la réévaluation du prix de la tonne de canne, un plan de relance sur trois ans, et d’autres mesures visant à pérenniser la filière.

Il est tout simplement injuste de qualifier ces revendications de « prises d’otage » ou « d’intérêts particuliers ». Les producteurs de canne sont des entrepreneurs, tout comme les membres du MEDEF, et ils ont besoin de conditions favorables pour assurer la pérennité de leurs entreprises.

Ignorer ces demandes équivaut à ignorer une part importante de l’économie guadeloupéenne.

L’intersyndicale exhorte le président du MEDEF à reconsidérer sa position et à intervenir auprès de ses membres, y compris les usiniers, pour trouver des solutions à cette crise. Il est temps d’œuvrer ensemble pour rétablir la sérénité et permettre une reprise immédiate de l’économie, dans l’intérêt de tous les acteurs impliqués. »

A retenir que des négociations s’ouvrent vendredi matin à l’Espace régional à la demande du préfet et du président de Région, en concertation avec le président du Conseil départemental.

*L’intersyndicale est composée du Kolektif des Agriculteurs, des organisations syndicales agricoles Coordination rurale Gwadloup, des Jeunes Agriculteurs, du MODEF, de la FDSEA de Guadeloupe, du Syndicat de défense du Patrimoine Agricole des îles de Guadeloupe et de l’UDCAG.

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