« La Protection judiciaire de la jeunesse est un maillon dans la chaîne de l’éducation »

PJJ ALEXANDER LAGRANDCOURT

Entretien avec Alexander Lagrandcourt, directeur territorial adjoint de la Protection judiciaire de la jeunesse de la Guadeloupe.

Organisée ce jeudi 23 novembre à l’Etablissement de Placement Educatif et d’Insertion de Lamentin, la Journée portes ouvertes de la Protection judiciaire de la jeunesse répond à la volonté du ministère de la Justice de permettre aux acteurs institutionnels de rencontrer les équipes de la pénitentiaire, de la Protection judiciaire de la jeunesse… dans leur environnement quotidien.

Quelle est la mission de l’Etablissement de placement éducatif et d’insertion ?

Alexander Lagrandcourt, directeur territorial adjoint de la Protection judiciaire de la jeunesse de la Guadeloupe : L’Etablissement de Placement Educatif et d’Insertion dépend du ministère de la Justice. Il a pour vocation d’accompagner les jeunes placés sous décision de justice pour favoriser leur insertion ou leur réinsertion professionnelle.

Quel est le profil de ces jeunes ?

Ils ont généralement entre 13 et 21 ans. Pour la plupart, ils ont commis des infractions ou ils peuvent être confiés à l’Etablissement de Placement Educatif et d’Insertion dans le cadre d’une mesure de protection sous décision de l’autorité judicaire qui ordonne le placement. Les services de la Protection judiciaire de la jeunesse ont vocation à mettre en œuvre ce placement pour permettre l’insertion ou la réinsertion du jeune.

De combien de sites disposez-vous pour mener à bien votre mission ?

La journée portes ouvertes a donné lieu à plusieurs ateliers : secourisme, sécurité routière…

L’Etablissement de Placement Educatif et d’Insertion est composé de deux sites situés à Lamentin. Nous disposons d’une Unité éducative d’activités de jour (UEAJ) où les jeunes viennent de façon itinérante pour réaliser des activités professionnelles ou sociales.

Le deuxième service, l’Unité éducative d’hébergement collectif, plus communément appelé « le foyer » où une dizaine de jeunes vivent quotidiennement, hébergés sur le site. L’Etablissement de Placement Educatif et d’Insertion est conçu pour accueillir 24 jeunes à l’UEAJ et 24 jeunes au sein du « foyer ».

Nous disposons aussi d’appartements pour permettre l’autonomie des jeunes, toujours avec un suivi éducatif. L’objectif est qu’ils deviennent des citoyens comme les autres. La Protection judiciaire de la jeunesse est un maillon dans la chaîne de l’éducation avec le autorités judiciaires, sociales, de l’Education nationale… Tout le monde a un rôle essentiel à jouer pour cette jeunesse.

Qui assure l’encadrement ?

Ce sont des équipes pluridisciplinaires, avec une équipe administrative un directeur de site, Frédéric Elouin, qui dirige l’Etablissement de Placement Educatif et d’Insertion, une équipe d’éducateurs chargée du projet éducatif pour chacun des jeunes qui nous sont confiés. Et, non négligeable, l’équipe des assistants techniques, composée d’une cuisinière, d’agents d’entretien… qui font vivre « le foyer ». Ils sont les meilleurs témoins de la vie quotidienne des jeunes.

L’équipe comprend également des professionnels de santé : psychologue, assistante sociale… pour intervenir sur tous les champs qui concernent le jeune. Au total, une trentaine d’encadrants évoluent au « foyer » pour assurer l’accompagnement scolaire, logistique, administratif…

Ces jeunes, pris en charge par la Protection judiciaire de la jeunesse, sont-ils en contact avec leur famille ?

Le maintien du lien familial, très important, est souhaité. Mais, ce n’est pas toujours possible : certaines familles ayant parfois des défaillances.

Au final, qu’en est-il à la sortie de ces jeunes du « foyer » ?

C’est toujours délicat : il y a des réussites et de très belles ! Nous avons un jeune qui a créé sa structure : aujourd’hui, il est chef d’entreprise. Plusieurs autres occupent des emplois en tant que salariés. Il y a aussi eu des échecs : l’humain est difficile, la société est difficile, donc il y a des échecs avec des jeunes qui soit replongent, soit sont réorientés vers d’autres structures plus adaptées. L’élément familial est toujours déterminant et il y a aussi le suivi post-placement. Pendant 6 mois, voire 1 an, ils sont dans une structure avec un accompagnement, dans un cocon. Quand la justice estime que le placement est terminé, ils doivent reprendre le cours de leur vie seuls et parfois, il y a une rupture, un choc pour lequel le jeune n’est pas totalement prêt et qui eut l’amener à replonger. Mais ça reste marginal.

Entretien : Cécilia Larney

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