Présidentielle. Deux associations interpellent les candidats sur le problème de la chlordécone

Les associations Lyannaj pou Dépolyé Martinik et Association VIVRE ont écrit aux candidats à la présidentielle. Un peu tard, mais tout de même. Que veulent-elle ? Justice.

« Lyannaj pou dépolyé Matinik, regroupement d’organisations syndicales de travailleurs, de petits paysans, de marins pêcheurs, d’organisations écologistes, d’associations pour la santé et l’environnement, d’organisations de femmes, de professionnels de la santé, d’artistes et de mouvements politiques et l’association VIVRE prennent la liberté de s’adresser à vous.

Plusieurs candidat-e-s aux présentes élections ont, à juste titre, évoqué dans leur propagande le crime colonial d’Etat que constitue l’empoisonnement de la Martinique et de la Guadeloupe au chlordécone.

L’ampleur de la catastrophe (sanitaire, environnementale, économique, sociale, sociétale..) pour la nature (terres, rivières, nappes souterraines, mers côtières) comme pour les humains, pour les générations actuelles comme pour les futures, justifie selon nous une mobilisation conséquente dans nos territoires mais aussi dans l’hexagone.

Les actions multiformes menées de longue date chez nous (la dernière, la plus frappante, a été une mobilisation de plus de 10 000 personnes dans les rues de FDF) n’ont pas réussi à imposer aux autorités une réponse à la hauteur des enjeux.

Un changement radical d’échelle s’impose si on veut obtenir le minimum que nous réclamons :

  • indemnisation et prise en charge de l’ensemble des victimes,
  • mesures concrètes pour la détoxication des personnes et la dépollution des sols et des eaux destinées à la consommation et aux cultures .
  • mise en place d’un programme conséquent de recherches
  • réalisation immédiate d’une cartographie complète et détaillée des sols pollués
  • aide aux paysan-ne-s pour des solutions alternatives, pour un changement de modèle agricole et alimentaire.
  • mise à disposition des agriculteurs et agricultrices qui en sont privé-e-s de terres à cultiver en particulier de terres en friches pour une agriculture sans chlordécone, sans pesticides
  • association réelle des instances locales et du mouvement social à la définition et à la conduite des stratégies de sortie de cette crise sans précédent.
  • jugement et condamnation des responsables (économiques et politiques) de ce désastre alors que, jusqu’à ce jour, une choquante impunité règne.

Bien entendu, rien ne sera fait avant les élections et, sans vouloir vexer, nous doutons que celles-ci apporteront la solution miracle.

Nous avons en revanche la conviction que quelque chose changera si le mouvement social et citoyen dont plusieurs d’ entre vous se réclament s’empare de ce dossier bien connu dans la presse française et internationale pour agir avec nous face à un État dont la responsabilité a déjà été reconnue. »

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