René Maran, le premier Goncourt noir : il y a 100 ans…

Un documentaire rend hommage à René Maran, ce mercredi 6 octobre, sur Guyane la 1e et Guadeloupe la 1e. Auteur de Batouala, prix Goncourt 1921, René Maran a marqué son temps et laissé une trace indélébile dans l’histoire littéraire et politique de la Guyane, des Antilles et plus globalement de la France. Et pourtant…

C’était il y a 100 ans. La sortie de Batouala provoque une déflagration. C’est la première fois, depuis la création du prix Goncourt en 1903, qu’un Noir reçoit cette distinction pour un livre mettant en cause l’attitude de la France.

Le documentaire René Maran, le premier Goncourt noir montre à quel point René Maran a été un pionnier et une référence pour des intellectuels tels que Léopold Sédar Senghor, Aimé Césaire, Félix Éboué — dont il était très ami. Son écriture a aussi été admirée par André Gide, considéré à l’époque comme le pape des Lettres françaises.

À l’occasion du 100e anniversaire du « premier prix Goncourt noir », ce film fait redécouvrir une grande figure de la littérature. D’origine martinico-guyanaise, René Maran est aujourd’hui un nom trop souvent oublié. Pourtant, la publication de son roman Batouala a provoqué un scandale énorme en 1921… Pour la première fois, un auteur raconte sans fard la réalité du système colonial. René Maran écrit :

« Civilisation, civilisation, orgueil des Européens, et leur charnier d’innocents.
Tu bâtis ton royaume sur des cadavres. Tu es la force qui prime le droit.
Tu n’es pas un flambeau, mais un incendie. »

Les désillusions d’un intellectuel
Batouala a été réédité par Albin Michel.

Administrateur colonial à Fort-Archambault, en Oubangui-Chari (ancien Tchad), René Maran a pu observer, au plus près, pendant des années, la façon dont les colonisés étaient traités. Il sera le premier, avant Voyage au Congo d’André Gide, paru en 1927 et Terre d’ébène d’Albert Londres en 1929, à regarder cette réalité en face.

À travers des témoignages inédits, notamment des académiciens Dany Laferrière et Amin Maalouf, le film raconte les désillusions de cet intellectuel et montre la réalité du système colonial. Le petit-fils de René Maran, Bernard Michel, ouvre également, pour la première fois, l’ensemble de ses archives personnelles riches en photos, lettres et manuscrits. René Maran fut au centre des débats, parfois acharnés, autour du concept de négritude. Il a lui-même critiqué cette notion, même si certains lui en attribuent la paternité.

Parallèlement au documentaire de Fabrice Gardel et Mathieu Weschler, la série de podcasts Maran&moi permet de retrouver des textes de René Maran, lus et commentés par des personnalités du monde des Arts et des Lettres.

Mercredi 6 octobre, à 20 heures (heure de Guyane) sur Guyane la 1e et à 21h10 sur Guadeloupe la 1e. Le documentaire est aussi disponible sur le portail Outre-mer de France Télévisions.
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