Sébastien Chatelard, meilleur ouvrier de France : « Je me sens privilégié de faire ce que j’aime »

La détermination à réussir de Sébastien Chatelard, artisan lunetier guadeloupéen, ouvre la voie à une nouvelle génération.

Au terme d’une compétition relevée où chaque « détail » devait être pris en compte sous peine de sonner la fin de l’aventure, Sébastien Chatelard a obtenu le titre de Meilleur ouvrier de France dans le domaine de la lunetterie. Une récompense qui vient couronner des années de travail acharné et une préparation méticuleuse à ce concours. « La lunetterie, c’est une passion depuis 15 ans, un véritable exutoire. Je me sens privilégié de faire ce que j’aime. Je le souhaite surtout aux jeunes ! C’est important : quand on travaille, on ne voit pas passer le temps. »

Pour autant, le titre dont il rêvait ne marque pas la fin des efforts de Sébastien Chatelard pour redorer l’image de l’artisanat, particulièrement dans nos territoires. Bien au contraire.

« On peut faire de la qualité aux Antilles. »

« J’ai été reconnu par mes pairs : c’est important pour moi, confie Sébastien Chatelard, Meilleur ouvrier de France. Le milieu de l’artisanat, surtout en Guadeloupe, est souvent dévalorisé, et je n’aime pas cela. Avec ce titre, je veux montrer qu’on peut faire de la qualité, de l’excellence aux Antilles. J’espère ne pas être le seul et qu’il y aura d’autres Guadeloupéens Meilleurs ouvriers de France. »

Perfectionniste, compétiteur dans l’âme, Sébastien Chatelard ne baisse pas les bras tant que l’objectif n’est pas atteint. C’est d’ailleurs cette ligne de conduite qui lui a permis d’approfondir sa formation dans son secteur d’activité, de créer son entreprise, « Nouvo Regart », à Basse-Terre, et de faire face aux difficultés.

« Même quand toutes les cases sont cochées, rien n’est facile. »

« Tout est compliqué, surtout quand on est jeune : on ne nous fait pas confiance. Pourtant, je connaissais le secteur. Quand j’ai découvert le métier de chef d’entreprise, j’ai eu la chance de bien accrocher avec la gestion, mais rien n’est évident : monter les dossiers, demander un prêt à la banque, les relations avec les fournisseurs, obtenir l’agrément de la Sécurité sociale… Même quand toutes les cases sont cochées, rien n’est facile. Si on s’arrête à la première difficulté, on n’arrivera pas au bout. »

Quand survient un écueil, Sébastien Chatelard prend le temps qu’il faut pour le surmonter et atteindre son but. Son titre de Meilleur ouvrier de France le 20 juin 2023, après une première participation au concours qui n’a pas abouti, est la meilleure illustration de sa détermination à réussir.

Cécilia Larney

Leçon de vie

Sébastien Chatelard : « Je ne supporte pas la défaite. S’il fallait me présenter 10 fois pour être Meilleur ouvrier de France, je l’aurais fait ! »

« Quand on réussit du premier coup, on ne se rend pas compte, parfois, que la réussite a été limite et qu’il y a encore une très grosse marge de progression, commente Sébastien Chatelard. Passer par un échec fait très mal, mais c’est une expérience qui forge ! En partant pour la deuxième fois au concours, tous les détails que j’avais négligés la première fois, je les ai pris en compte. En amont, je me suis entraîné à rester concentré, comme un sportif de haut niveau. Pendant deux mois, je ne faisais que cela dans mon atelier, y compris le week-end. C’était épuisant. Il faut de la rigueur pour tenir, même quand on est fatigué. »

Une leçon de vie qu’il veut transmettre désormais, aux plus jeunes, en commençant par ses enfants. Parallèlement, Sébastien Chatelard qui ne compte pas s’arrêter au titre de Meilleur ouvrier de France, souhaite parfaire sa technique, suivre des formations « pour faire mieux qu’aujourd’hui », prévient-il. Après une petite pause en famille, sa prochaine échéance sera le Salon de l’optique, en septembre.

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