Tribune libre. Il est temps de mettre un terme à la politique de l’autosatisfaction et de l’inaction

PAR BADI FADDOUL*

A l’issue du conseil municipal du 5 mai 2025, je tiens à réitérer ma plus vive inquiétude et mon profond désaccord face à l’attitude du maire à propos de sa gestion de la ville.

Alors que la chambre régionale des comptes (CRC) rappelle chaque année l’urgence de résorber le déficit chronique de la commune, le maire préfère se livrer à des discours d’autosatisfaction, niant la gravité de la situation financière et refusant d’assumer ses responsabilités.

Contrairement à ses déclarations, les chiffres sont sans appel : le déficit, loin d’être résorbé, s’aggrave à nouveau en 2024, atteignant -10 751 240,10 €, soit un niveau comparable à celui de 2021, après une brève embellie en 2022 et 2023.

Je dénonce à nouveau le comportement purement électoraliste du maire, qui, pour ménager son électorat, refuse de s’attaquer aux problèmes de fond de la municipalité. Il en est plus particulièrement des subventions octroyées aux association « amies » et de l’épineuse question de la masse salariale.

Malgré les départs à la retraite et les recommandations répétées de la CRC, les dépenses de personnel restent structurellement élevées et ne diminuent pas : elles stagnent autour de 26 millions d’euros depuis 2022, loin des efforts attendus pour redresser durablement les finances communales.

Par ailleurs, la pression fiscale sur les propriétaires et commerçants ne cesse de croître, comme en témoigne l’augmentation continue des recettes fiscales, passées de 27,8 millions d’euros en 2019 à près de 29,7 millions d’euros en 2024.

Cette fuite en avant fiscale, loin de compenser la dérive des dépenses, contribue un peu plus à la désertification du centre-ville et à la fragilisation du tissu économique local ; tout l’inverse de ses engagements électoraux.

Face à cette gestion irresponsable, j’appelle à nouveau le maire à cesser de prendre le déficit comme prétexte pour paresser et je l’invite à engager enfin les réformes structurelles indispensables à la survie de Pointe-à-Pitre.

Il est temps de mettre un terme à la politique de l’autosatisfaction et de l’inaction, qui hypothèque l’avenir de notre ville et sacrifie l’intérêt général sur l’autel de calculs bassement électoraux à courte vue.

*Conseiller municipal d’opposition

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