Tribune. « Pourquoi payons-nous des impôts », s’interrogent les résidents de Pointe Savane

Président de l’association consommateurs et des citoyens de la Caraïbe, Yvon Joseph-Henri adresse une Lettre ouverte aux élus du Robert et de Cap Nord, en Martinique, à propos notamment du (non) ramassage des déchets verts et encombrants à Pointe Savane.

Yvon Joseph-Henri.

Maires, conseillers municipaux du Robert et des communes du Nord, élus de Cap Nord vous vous êtes, de fait, engagés à faire en sorte que l’ensemble des structures permettent à nos communes d’offrir une vie facile à leurs habitants, quelles que soient vos bannières politiques.

Et pourtant, le collectif des habitants de Pointe Savane, est contraint de vous rappeler à vos devoirs.

Les déchets verts s’entassent pendant un mois

Nous avons ainsi à déplorer la désorganisation totale du ramassage des déchets verts et des encombrantssur Pointe Savane au Robert. Certaines zones du lotissement Pointe Savane se substituent de plus en plus en aspect à la déchetterie du SMTVD où n’importe qui jette n’importe quoi.

Les déchets verts s’entassent dans certains coins pendant un mois quand ils sont ramassés ailleurs. Selon quelle logique ? Qui vérifie si le travail est fait et correctement ? Est-ce pour cela que nous payons des impôts ? Sans compter les encombrants qui, eux, ne sont même plus ramassés.

Décharge fermée, bennes pleines

Quant à imaginer faire son propre ramassage et tout porter à la décharge, celle-ci est généralement fermée ou dans un statut hybride et non écolo, ouverte-fermée. Si, si…, elle est ouverte mais on ne peut rien y déposer car les bennes sont pleines !

Quant au nettoyage communal, c’est une image du passé. C’était en « tan lontan ». Aujourd’hui, les herbes folles, les eaux stagnantes envahissent ravines ou caniveaux à l’abandon, qui servent de repaire aux moustiques porteurs de dengue en pleine remontée du Covid.

La Martinique baigne dans une écologie revisitée alors qu’elle dispose de nombreux cadres enchanteurs qu’il suffirait simplement d’entretenir. Faillite ? Mais qui en est responsable ? La population de Pointe Savane paie ses impôts mais se demande bien souvent pourquoi.

« Chacun supplée aux carences des élus »

Les sargasses vont et viennent, avec leur cortège d’allergies, de pannes électroniques, attaquant cuivre, robinetterie en inox, climatiseurs, appareils ménagers, téléviseurs… Le filet posé à grand peine il y a deux ans s’étire comme un laminaire artificiel. Pauvre Césaire !

Nous subissons la double peine. Au Robert, les taxes foncières sont les plus élevées de l’île et chacun supplée selon ses moyens aux carences des élus : réparer les véhicules endommagés par l’état d’une route jamais refaite, réseau internet déficient tout comme celui de l’eau.

Même la desserte scolaire est inadaptée.  Les cars scolaires, trop larges pour l’étroitesse de la route communale qui mène à la Pointe Savane, jouent à la roulette russe, à grands coups de klaxons dans les tournants – vive le bon vieux temps ! –.

Transport à revoir

Personne n’a pas pensé à élargir la route en permettant de sécuriser piétons et cyclistes qui l’empruntent, ou à faire un arrêté limitant le gabarit des cars et des poids lourds ?

Et, puisque nous parlons des voies, et de leur dangerosité, quelques récriminations supplémentaires : installation d’une ligne de transport entre Pointe Savane et le bourg, voire même la Semair, et la Nationale 1 et les lignes intercommunales, élargissement de la voie qui mène à Pointe Savane de toute urgence avec piste cyclable et voie piétonne protégées.

Une pétition en ligne

En ajoutant à cela la mise en place de passages souterrains pour les animaux sauvages, manicous et mangoustes, pour traverser la voie, nous pourrons entrer dans le XXIe siècle tout en respectant au mieux notre végétation et notre écologie.

Les signataires de cette Lettre ouverte et de la pétition mise en ligne qui émane d’un collectif apolitique des résidents de Pointe Savane, demandent instamment aux élus de se mettre au travail s’ils ne veulent pas être pointés du doigt de manière permanente et que soient saisies, les unes après les autres et par ordre croissant, toutes les instances administratives, juridiques compétentes, quitte à en appeler au préfet et à ceux qu’il représente.

Yvon Joseph-Henri, président de l’association des consommateurs et des citoyens de la Caraïbe

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