Vent de colère en Outre-mer

Ce documentaire part à la rencontre de celles et ceux qui, dans quatre départements d’Outre-mer (Mayotte, Guyane, La Réunion, Martinique), ont choisi les urnes pour exprimer un mécontentement social

Le 10 avril 2022, dans les Outre-mer, les résultats de l’élection présidentielle résonnent comme un coup de tonnerre. Au premier tour, Jean-Luc Mélenchon arrive en tête, excepté dans le Pacifique et à Mayotte. Au deuxième tour, les électeurs passent d’un extrême à l’autre et votent massivement pour Marine Le Pen tandis que l’abstention atteint des sommets. Quels sont les facteurs politiques et sociaux qui expliquent ce vote de contestation ?

Un fossé entre les Outre-mer et l’Hexagone

Le vote aux extrêmes et l’abstention à la présidentielle n’ont rien d’idéologique. Ils traduisent le fossé qui sépare les Outre-mer de l’Hexagone. Creusé par des décennies de promesses non tenues, ou mal tenues, d’espoirs déçus, de reculades historiques, par la vie chère, le chômage, l’insécurité, l’immigration… Et probablement par le doute sur la capacité de l’exécutif et des politiques à résoudre les crises successives et à comprendre l’impatience des Ultramarins qui réclament l’égalité des droits, depuis longtemps promise, et le respect des différences. Ce silence de l’abstention et le choix des extrêmes ne sont rien d’autre qu’un vote de colère.

Crise sanitaire, vie chère, chlordécone…

En Martinique, la gestion de la crise sanitaire, le scandale du chlordécone, la vie chère qui éreinte une population durement frappée par le chômage, ont poussé les électeurs à s’abstenir ou à voter massivement pour Marine Le Pen au second tour. Marie-Noëlle, infirmière libérale depuis plus de 20 ans, Maëva et Michael, un couple de trentenaires au chômage qui vit avec 400 euros par mois, reviennent sur la crise sociale qui frappe leur territoire.

La Guyane, avec un taux de chômage record, un accroissement de la pauvreté et une jeunesse de plus en plus désœuvrée, est devenue une plaque tournante du trafic de drogue organisé par les cartels sud-américains. On estime que plus de 20 % de la cocaïne saisie en France en 2022 provenait de la Guyane. Les conséquences socio-économiques inquiètent les pouvoirs publics, face à un risque d’une dérive vers une économie mafieuse et à une toxicomanie dont les conséquences multiples représentent un problème de santé publique majeur en Guyane.

En Outre-mer, ce vote de colère traduit une détresse sociale et exprime une défiance vis-à-vis des élus ainsi que le besoin d’un changement de l’action politique, tant au niveau local que national dans un contexte de crise sociale, de hausse des prix et d’instabilité.

Lundi 22 mai, à 00.15 sur France 3

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