Quelles sont les spécificités des communes qui enregistrent le plus de mis en cause pour trafic ou usage de stupéfiants ? Le Service de Statistiques ministériel de la Sécurité Intérieure (SSMSI) répond à cette interrogation par le truchement d’une étude.
Cette étude, de nature économétrique, permet d’isoler les caractéristiques des communes qui sont le plus liées aux infractions à la législation sur les stupéfiants enregistrées par la police et la gendarmerie nationales.
Différentes catégories d’indicateurs disponibles au niveau communal ont été testées :
- structure démographique de la population,
- caractéristiques socio-économiques,
- situation géographique,
- infrastructures et équipements,
- activité des communes
- caractéristiques du parc de logements.
Les personnes mises en cause, pour usage ou pour trafic de stupéfiants, ne sont pas uniformément réparties sur le territoire.
Ces infractions sont majoritairement commises dans les aires d’attraction des grandes villes.
Rapportés à la population, les taux pour usage ou pour trafic de stupéfiants pour 1 000 habitants y sont les plus élevés.
Certaines infrastructures et caractéristiques socio-économiques ou démographiques des communes sont liées à un plus fort taux de mis en cause pour trafic ou usage de stupéfiants.
En particulier, la présence au sein d’une commune d’un établissement pénitentiaire est fortement corrélée à un fort taux de mis en cause à la fois pour trafic et pour usage de stupéfiants.
L’activité touristique d’une commune est aussi un facteur de plus fort trafic, tout comme le fait d’être une commune côtière ou frontalière ou disposant d’un aéroport.
La présence d’infrastructures de transport terrestre (routes nationales, aires d’autoroute) est associée à un plus fort taux de mis en cause pour usage.
Les communes avec les indicateurs de niveau de vie les plus bas sont aussi plus fortement concernées par le trafic et l’usage de stupéfiants. Un taux de chômage plus haut et un niveau de vie médian plus bas sont associés à de plus forts taux d’infractions à la législation sur les stupéfiants, et ce de manière plus prononcée pour l’usage.
Enfin, des effets régionaux propres, non expliqués par les variables sociologiques, démographiques et économiques, existent également. C’est le cas en Guyane avec un fort surtaux de mis en cause pour trafic, mais pas pour usage.