Guadeloupe. Eau et assainissement : la gouvernance à 4 est une affaire qui marche

Mardi 16 janvier, le préfet Xavier Lefort, le président Guy Losbar, le président Jean-Louis Francisque, la vice-présidente Marie-Luce Penchard se sont retrouvés face à la presse, dans les hauteurs de Trois-Rivières.

Que faisaient donc là le représentant de l’Etat, celui du Département, celui du Syndicat Mixte de Gestion et de l’Eau et de l’Assainissement de la Guadeloupe (SMGEAG) et la représentante de la Région ?

Xavier Lefort présente l’initiative commune :

Ils faisaient droit à une promesse, celle de venir tous les trois mois expliquer à la population, via les médias, l’avancée des travaux sur les réseaux d’eau et d’assainissement de l’archipel.

Cette promesse faite par Guy Losbar, avec l’assentiment des autres interlocuteurs, en octobre 2023 a connu ses premiers effets cette fin de janvier 2024.

Guy Losbar, président du Conseil départemental :

De quoi s’agit-il ? D’une gouvernance d’un dossier difficile, celui de l’eau et de l’assainissement. Ces deux réseaux sont en voie de réfection ou de création, à tout le moins de rationalisation. L’eau, c’est 25 à 30% qui disparaît dans la nature entre la « source » et le robinet chez le particulier. L’assainissement, c’est 80% des stations d’épuration qui ne fonctionnent pas.

Jean-Louis Francisque, président du SMGEAG :

Pour commencer, l’Etat, la Région, le Département, le SMGEAG se sont constitués en groupe de gouvernance. On met les moyens en commun et on avance sur un planning concerté.

Le 17 octobre, le programme pluriannuel d’investissement (PPI) a été acté pour les 4 prochaines années.

De l’argent, disent les autorités, il y en a. Il faudrait, disent des experts, plus d’un milliard d’euros pour un réseau efficient, l’Etat a dit 600 millions en plusieurs tranches.

Les 4 de la gouvernance partagée sur les chantiers d’eau et d’assainissement. @AJV

Il y a une première tranche de 370 millions d’investissements pour l’eau et l’assainissement pour les 4 prochaines années.

Cette manne bienvenue est apportée par l’Etat, 83 millions d’euros, l’Office de l’eau, 27 millions d’euros, la Région et le Département, 20 millions d’euros. Pour commencer.

Marie-Luce Penchard, vice-présidente de la Région :

30 chantiers prioritaires ont été identifiés, qui permettront d’alimenter en eau de qualité en quantité de larges zones aujourd’hui punies parce que privées d’eau et soumises aux tours d’eau.

Ces chantiers, certains sont achevés, d’autre en cours et d’autre encore au stade des études. Mais, comme l’ont souligné les intervenants, ils seront menés à bien jusqu’au dernier.

Entretemps, on peut imaginer que d’autres chantiers seront étudiés, ouverts, etc.

Un public d’élus et de riverains de la section L’Hermitage, à Trois-Rivières où le captage concerne directement 2 100 abonnés. Le chantier est d’un coût global de 4,5 millions d’euros. @AJV

Il faudra du temps. Ce qui est patent c’est la volonté commune des 4 de la gouvernance d’aller de l’avant sans faillir. Aller de l’avant et le faire savoir pour faire taire ces oiseaux de mauvais augure qui disent que rien ne bouge. Mais, ça c’est de la petite politique…

Un exemple : la Région a achevé le tiers des opérations dont elle avait la charge sur les communes de Petit-Bourg, Trois-Rivières et Saint-Claude. Elle devrait en avoir finalisé 65% en mai 2024, 100% en fin d’année. Dans le cadre des actions prioritaires, elle a assuré la maîtrise d’ouvrage de 13 opérations pour un montant d’investissements global de 39 millions d’euros, dont 11 opérations sont achevées.

Aller de l’avant et le faire savoir pour que les Guadeloupéens qui souffrent d’un manque d’eau chronique ou d’une eau de qualité moyenne ou médiocre (parfois) soient rassurés.

« Nous ne pouvons pas laisser les Guadeloupéens dans l’ignorance de l’état d’avancée des travaux. Nous reviendrons, chaque trimestre, devant les médias, devant vous, pour dire ce qui a été fait et ce que nous allons faire », a souligné Guy Losbar qui semble avoir un indéniable leadership sur ces réunions publiques.

Marcus Ab-Bekodo, directeur général du SMGEAG :

Interrogé sur la qualité de l’eau, le président Jean-Louis Francisque a dit que celle-ci est bonne et que ce qui en atteste c’est qu’il n’y a plus, comme il y a quelques mois, des alertes pour non-potabilité de l’eau. C’était en pleine période d’orages et de pluies incessantes.

Interrogé sur le barrage de Moreau dont il se dit qu’il serait contaminé par des infiltrations d’eau chlordéconée (il existe, selon l’ancien ministre délégué aux Outre-mer, Philippe Biguer, des résultats d’analyses qu’il n’a jamais voulu transmettre aux députés de Guadeloupe), le président Guy Losbar a dit qu’il y avait des travaux en cours, Marie-Luce Penchard, au nom de la Région, a dit que ces travaux seraient menés jusqu’à ce qu’on soit sûr qu’il n’y avait aucun risque pour les utilisateurs de l’eau du barrage.

Aucune date n’a été donnée quant à la remise en service du barrage qui alimente l’agriculture de la Grande-Terre.

D’où vient l’eau que nous consommons ? A 80-90% de pompage, de captage de surface, dans les cours d’eau. Le préfet Xavier Lefort, depuis plusieurs mois, milite — et ses services ainsi que ceux du BRGM — et travaille à ce qu’on impulse une autre ressource : les eaux des nappes, l’eau sous-terraine. Les 3 de la gouvernance à 4 souscrivent à cette volonté.

Xavier Lefort, préfet de Région :

« Nous nous reverrons dans trois mois », a promis Guy Losbar.

André-Jean VIDAL

Aj.vidal@karibinfo.com

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