Guadeloupe. Les bananiers sinistrés par Fiona

Guy Losbar a entendu les doléances des bananiers.

Vendredi, le président du Conseil départemental, Guy Losbar, a rendu visite aux planteurs de bananiers de la Sarde, à Capesterre Belle-Eau. Ce sont des victimes immédiates de la tempête tropicale Fiona. En fait, même si ce sont les victimes matérielles de cet aléa climatique qui ont attiré l’attention depuis le 17 septembre, l’impact économique a été violent.

« La tempête Fiona a frappé la Guadeloupe au moment où la production était sur une moyenne hebdomadaire de 1 300 tonnes sur les cinq dernières semaines », affirme le groupement des bananiers, Les Producteurs de Guadeloupe (LPG).

257 000 régimes
à terre, perdus

La filière banane compte actuellement 175 producteurs pour 1 932 hectares de surface plantée et prévoyait, en 2022, une production globale d’un peu plus de 60 000 tonnes de fruits (estimation LPG). Beaucoup de ces producteurs, à Capesterre Belle-Eau, mais aussi à Goyave, à Trois-Rivières et dans le sud Basse-Terre, sont sinistrés.

Les dégâts recensés par déclaration des producteurs (145 ont établi leurs dégâts) sont des pieds porteurs de régimes arrachés ou cassés (257 000 régimes à terre), des pieds non porteurs principalement cassés, des jeunes plantations inondées/ à redresser.

Mais aussi des routes et voiries partiellement ou totalement détruites rendant l’accès aux exploitations et/ou parcelles difficile voire impossible par des ruptures de ponts, des éboulements, des routes interdites par arrêté municipal.

Tant que ces routes, chemins, voiries n’auront pas été réparées, ce qui peut prendre plusieurs semaines par endroits, l’exploitation n’est pas envisageable.

7,5 millions de pertes sèches

Sur les terrains, il y a des captages d’eau et/ou des canalisations rompues ne permettant pas l’accès à l’eau pour l’emballage et/ou l’irrigation ainsi que des stations de conditionnement détériorées.

Là encore, il faudra tout remettre en état, ce qui fait appel aux assurances.

La filière banane affiche (premières données en attendant un inventaire plus complet) 7,5 millions d’euros de manque en pertes sèches et manque à gagner, affirme le groupement Les Planteurs de Guadeloupe (LPG).

Selon LPG, les pertes en année glissante sur 2022 et 2023, s’élèveraient à 10 717 tonnes, ce qui correspond à un manque à gagner d’un peu plus de 7 millions d’euros, soit environ 8 % de la production attendue pour ces deux années.

Les indemnisations du Fonds de Secours ne couvriraient que 549 000 euros…

Attention à la cercosporiose noire

Pour évaluer l’étendue des dégâts de Fiona, il faut tenir compte des pertes en régimes pas exportables mais aussi d’une impossibilité d’entretien de certaines parcelles ce qui va entraîner un développement de la cercosporiose noire.

Pourquoi ? Beaucoup de zones de production sont coupées de toute voie d’accès, celles-ci ayant été emportées par les pluies, des routes étant inaccessibles aux porte-conteneurs de vingt tonnes mais aussi aux ouvriers de la banane. De plus, les systèmes d’arrosage ont été souvent endommagés.

En fait, il va falloir compenser deux années de besoins financiers pour relancer la filière dans les zones de Goyave, Capesterre Belle-Eau, Trois-Rivières, Saint-Claude, Baillif, soit 12 millions d’euros.

Un calcul qui prend non seulement en compte les régimes pas ramassés, pas exportés, mais aussi les surfaces à arracher ou à replanter, les pertes dues aux dégâts causés aux infrastructures nécessaires à la production.

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