Guadeloupe. Politique. Le Conseil départemental a voté son budget primitif à l’unanimité des élus

La plénière du Département s’est tenue lundi 11 avril, sous la présidence de Guy Losbar, président, avec l’ensemble des élus. En présence de Marie-Luce Penchard, vice-présidente du Conseil régional.

Au menu, le Plan de mandature 2021-2028… et le budget primitif 2022. Celui-ci a été voté à l’unanimité des élus, l’opposition étant tout à fait enthousiaste à appliquer les options politiques de Guy Losbar.

Guy Losbar :

Après un retour sur les résultats du premier tour de la présidentielle, qui a vu en seconde position, accédant au second tour, dans quinze jours, Marine le Pen, le président Losbar a mis en garde contre la colère exprimée par ce vote d’une grande partie de la population. « Il faudra répondre à cette colère en faisant de la politique autrement. »

Faire de la politique autrement. Guy Losbar a mis en avant le contrat de gouvernance avec la Région Guadeloupe et informé les élus départementaux que le 22 avril il y aura l’officialisation des dix commissions mixtes Région-Département. 

Deuxième temps de la plénière, la présentation du Plan de mandature 2021-2028.

Présentation faite par Henry Angélique, président de la Commission des Enseignement, Constructions et œuvres scolaires, qui a mis en avant les trois axes stratégiques :

. Penser et agir pour plus de solidarités

. Penser et agir pour le territoire

. Les défis d’une administration et d’une gouvernance territoriale moderne et efficiente.

Il l’a fait dans son domaine d’activité, le scolaire, soulignant la volonté du Département dans ce secteur :

. 100% des 144 collèges de l’archipel seront connectés
. 100% des collèges auront un Jaden kréyòl
. 100% des besoins en restauration dans les collèges seront assurés
. 100% des étudiants accessibles aux prêts départementaux
. 100% des collèges accessibles aux enfants porteurs de handicaps…

Et il y aura un établissement pour accueillir et rassembler les collégiens de Marie-Galante.

Chaque président de commission est passé au micro pour chaque secteur : personnes âgées, handicapés, etc.

En fait, chaque président de commission est venu présenter sa partie d’une feuille de route générale. Il sera tenu de la suivre au fil des semaiens, des mois, tout le temps de la mandature.

« Merci Monsieur le président de m’avoir confié cette commission », a dit chaque président. Nul doute que, régulièrement, le président et les élus feront un point sur l’avancée des travaux.

Adrien Baron, président de la Commission Insertion et Lutte contre les exclusions, a dit que « l’insertion doit être au cœur de toutes les politiques du Conseil départemental. Il faut lutter contre toutes les formes d’exclusion. » Il a mis le doigt sur les lenteurs administratives qu’il faut supprimer.

« Les jeunes aspirent à créer une activité parce que l’emploi public s’est raréfié. Il nous faut soutenir ces jeunes volontaires. »

Il faut aussi « lutter contre la fraude. Il y a encore des personnes qui fraudent au RSA… », ce qui permettra de rationaliser les moyens. 

Mais, il faut surtout « renforcer le soutien des jeunes, des femmes victimes de violences, mettre des clauses d’insertion dans les marchés publics du Département… »

Et de donner des chiffrages, objectifs pour l’année 2022 :

. 250 parcours emplois compétences

. 200 contrats à durée déterminée d’insertion

. 200 bénéficiaires d’aides individuelles à la formation

. 50 créations d’entreprises par les bénéficiaires du RSA

. 200 places de formation collective.

A l’issue de la plénière, les élus ont voté le budget primitif à l’unanimité.

André-Jean VIDAL

Verbatim

Guy Losbar : « Les résultats du premier tour de ces élections sont clairs et illustrent la gravité de la situation dans laquelle notre pays se trouve aujourd’hui.

Ces résultats confirment la montée de l’extrême droite, aussi indéniable qu’inquiétante, partout en France, y compris en Guadeloupe.

Ces résultats démontrent que la méthode compte autant que l’objectif poursuivi, et qu’en politique il importe de savoir expliquer avec pédagogie ce que l’on fait.

Ces résultats sont édifiants et nous confrontent à un véritable choix de société le 23 avril prochain : entre une France davantage ouverte à la diversité de ses composantes et une France qui légitime les thèses les plus racistes, porteuses du refus et de l’exclusion de l’autre.

Ces résultats nous imposent d’entendre la colère qui s’est exprimée massivement dans les urnes et de comprendre que nous devons travailler à y apporter les réponses adaptées.

Oui mes chers collègues, ces résultats nous démontrent, plus que jamais, qu’il nous incombe de faire la politique autrement.

Faire la politique autrement pour faire reculer les idées nauséabondes d’une extrême-droite désormais décomplexée et répondre toujours mieux aux attentes de nos concitoyens.

Naturellement, cette vision commande davantage d’exemplarité et de rigueur, afin de répondre aux besoins de la population, tant sur les problèmes du quotidien que pour les enjeux du long terme.

Ce constat exige surtout notre engagement renforcé pour une conduite renouvelée des politiques publiques, encore plus concrète et mieux concertée avec le plus grand nombre de Guadeloupéens. »

« Les récents événements, tout comme l’expression des urnes, nous appellent donc encore davantage à changer les modalités de la relation que nous avons avec l’État.

Nous devons œuvrer à changer les habitudes d’un ancien temps et avoir le courage de développer une démarche partenariale et non plus tutélaire !

Car ce dont nous avons besoin, mes chers collègues, c’est d’un État qui libère les énergies au lieu d’exclure les différences !

Et c’est notre responsabilité d’élus guadeloupéens de créer les conditions pour défendre les intérêts de la Guadeloupe au plus haut niveau de la République.

C’est toute l’ambition que nous avons portée, de manière inédite dans l’histoire politique de ce pays, avec l’ensemble des élus guadeloupéens, en proposant une « Plate-forme pour Entendre, Comprendre et Co-construire la Guadeloupe » de demain.

Avec confiance, nous élus guadeloupéens, avons assumé toutes nos responsabilités afin de proposer des mesures ambitieuses pour le pays, dans le champ des politiques publiques conduites par les collectivités mais également dans les domaines de compétence de l’État.

En responsabilité, nous avons également décidé de rouvrir le chantier de l’évolution institutionnelle, que nous porterons dans les toutes prochaines semaines.

Ainsi, conformément aux échanges préparatoires que nous avons initiés, le lundi 27 juin, nous organiserons un Congrès des élus départementaux et régionaux, en présence des parlementaires et des maires, en concertation avec la Région Guadeloupe.

Nous mettrons à cet égard en place des travaux préparatoires et des auditions sous l’égide de la commission mixte Région/Département en charge du suivi du Contrat de Gouvernance Concertée.

Il s’agira d’un moment fort, concret et utile, qui fixera la trajectoire des politiques publiques et qui actera la nécessité, et c’est ma position et mon souhait, d’une évolution de nos institutions vers une collectivité unique. »

Le chiffre
438,3

En millions d’euros, cette somme consacrée à l’action sociale et l’insertion permettra d’allouer 129M€ aux politiques dédiées aux personnes âgées et handicapées.

Un budget primitif de 788M€

Le président Guy Losbar a présenté les grandes lignes du budget primitif 2022.

« Notre projet de budget primitif s’élève en mouvements réels à 788 M€ contre un peu plus de 782M€ en 2021, soit une hausse de +0,7%.

En fonctionnement, les dépenses réelles s’élèveront à 676,6 M€, avec une progression de +2,4% par rapport à 2021. 

L’action sociale et l’insertion, principal poste de dépense de la collectivité avec 438,3 M€, permettra d’allouer 129M€ aux politiques dédiées aux personnes âgées et handicapées. (…)

Notre BP 2022, ce sont également 66 M€ dédiés à l’enfance et à la famille, avec un engagement de 25,3 M€ pour le placement en établissement et 11 M€ pour la Maison Départementale de l’Enfance. (…)
Dans le domaine de l’insertion, nous nous mobiliserons sur la création d’activité et nous allouerons 266 M€ à l’allocation RSA et 14,5 M€ au Programme Départemental d’Insertion (PDI). (…)
En investissement, les dépenses réelles bénéficieront d’une enveloppe de 11,5 M€, avec :

Un engagement de 22 M€ (contre 16 M€ au BP 2021) pour le réseau routier afin d’avancer sur les travaux de mise aux normes des ouvrages d’art routiers ou encore des travaux emblématiques tels que la mise à 2 fois deux voies de la route de Petit Pérou, ou encore la poursuite de l’aménagement de la RD 106 vers le futur CHU). (…)

Nous mobiliserons également 2,9 M€ pour les équipements ruraux, avec notamment un engagement fort pour les travaux de renforcement sur le barrage de Letaye, pour l’usine de Moustique, pour les travaux de réparation des fuites sur le réseau d’eau potable en renfort du syndicat unique, pour les travaux sur les ouvrages de prise d’eau ainsi que pour les travaux d’amélioration et de remise à niveau des équipements de l’abattoir du Moule. (…)

Parce que l’éducation de nos enfants constitue une priorité, nous engagerons 18,3 M€ (contre 17,9 M€ en 2021) pour l’enseignement ; nous mobiliserons 8,9 M€ pour les équipements portuaires et notamment, la mise en œuvre d’un nouveau Schéma des infrastructures portuaires. »

Culture, patrimoine, économies verte et bleue

Faire de la culture et du patrimoine une action de développement à l’horizon 2028.
Michel Mado, président de la Commission du Développement culturel et du Patrimoine, égrène les ambitions mais aussi les actions. 
Parmi celles-ci faire en sorte tout simplement que 100% des petits Guadeloupéens quittent le système scolaire en ayant visité les musées départementaux, mais aussi — et on serait tenté de s’écrier Enfin ! — la création d’un musée départemental d’arts et d’histoire à Pointe-à-Pitre, une maison de la culture à Marie-Galante… et bien d’autres choses encore.
L’économie touristique, l’économie verte, l’économie bleue impulsée, soutenue, démontrent que le Conseil départemental souhaite s’associer au Conseil régional pour le développement intégré du territoire. 
Ainsi, pour ce qui est de l’économie verte, 2 000 hectares de terres en friche seront mis à la disposition de jeunes agriculteurs pour développer des productions agricoles et tendre vers l’autonomie alimentaire. 
L’économie verte, selon Jean Dartron, président de la Commission pêche, Ports de l’Aquaculture, doit s’appuyer sur les ports départementaux, inciter les jeunes à se tourner vers les métiers de la mer. Un lycée des métiers de la mer devrait voir le jour à Marie-Galante, avec le soutien de la Région. 

Une administration exemplaire

Le souhait du président Guy Losbar est que les dossiers soient traités rapidement, que les réponses apportées par le Conseil départemental aux citoyens soit conforme à leurs attentes : des réponses rapides et concrètes, liées à leurs préoccupations.

Pour ce faire, les personnels devront être accompagnés, formés…

6 grands défis
Ces grands défis sont présentés par Jean-Philippe Courtois, premier vice-président.
. Agir à tous les âges au quotidien pour la santé, le bien-être et la qualité de vie des Guadeloupéens
. Contribuer au développement économique par l’accompagnement de nos filières d’excellence
. Agir pour un aménagement du territoire et un environnement de qualité
. Moderniser notre administration pour le meilleur service aux usagers
. Assurer le rayonnement culturel et patrimonial du Département
. Aller plus loin et réussir notre gouvernance locale.

Une gouvernance concertée

Cette gouvernance concertée, c’est associer les compétences, les forces de proposition, d’action, les moyens financiers du Département et de la Région. 

Trois exemples donnés par le président Guy Losbar :

. Une stratégie concertée pluriannuelle de développement agricole et d’autonomie alimentaire sous l’impulsion coordonnée du Département et de la Région pour mettre en avant 10 à 15 produits conduisant à l’autonomie alimentaire

. Remettre en culture 2 000 hectares de friches

. Faire un plan de relance de l’élevage sur 10 ans, toujours dans l’optique d’approcher l’autonomie alimentaire.

« Nous devons être la main dans la main ! »

« La gouvernance concertée n’est pas un vain mot ! »
Marie-Luce Penchard est invitée à s’exprimer devant les élus et donne plusieurs exemples de coopération entre Région et Département, mettant en avant une parfaite convergence de gouvernance :
. l’eau
. le transport 
. le logement
. le pouvoir d’achat (taxes)
. la prise en charge des personnes âgées et des personnes en situation de handicap
. l’économie sociale et solidaire.

Marie-Luce Penchard, vice-présidente de la Région Guadeloupe :

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