Opinion. En colère face au mutisme de l’Etat

PAR ELIE CALIFER*

Alors que les crimes à l’arme à feu ne cessent de semer l’effroi et la douleur sur le territoire, je tiens à exprimer ma colère face au mutisme et à l’attentisme de l’État en matière de lutte contre les violences et l’insécurité.

Quelques mois après le vote de la loi de programmation censée renforcer les moyens dévolus au maintien de l’ordre et à la lutte contre la délinquance, je regrette que le Ministre de l’Intérieur et des Outre-mer, en visite – certes privée – sur l’archipel, n’ait pas pris le temps d’échanger avec les forces de l’ordre et les autorités locales pour détailler les actions et mesures à même d’assurer et de garantir la sécurité et l’ordre publics en Guadeloupe.

Constatant que la Guadeloupe occupe le triste trio de tête des régions au plus fort taux d’homicides par habitant, au plus grand nombre de vols avec armes ou avec violence par habitant et où le nombre de mis en cause pour usage de stupéfiants reste le plus élevé, j’avais tenu à adresser, dès le 8 février dernier, un long courrier
au ministre de l’Intérieur, demandant de détailler le quantum de moyens supplémentaires dont bénéficierait la Guadeloupe dans la lutte contre les trafics ainsi qu’un échéancier prévisionnel de déploiement.

Dans ce courrier, je demandais également que l’archipel devienne territoire prioritaire pour l’affectation des effectifs supplémentaire, pour bénéficier du Fonds Interministériel de Prévention de la délinquance et pour accueillir de nouvelles unités de forces mobiles ou de nouvelles brigades de gendarmerie parmi les 200 crées au
niveau national.

Regrettant que cette interpellation du Gouvernement soit restée sans réponse, j’en appelle à une véritable prise de conscience des plus hautes autorités de l’État

Je considère qu’un plan d’ampleur doit être déployé sur l’ensemble de l’archipel pour démanteler les réseaux criminels et les trafics d’armes et de stupéfiants qui exploitent la détresse sociale et irriguent la criminalité locale par un deal de proximité qui porte atteinte à la cohésion de notre société.

Plus de moyens humains et matériels, une meilleure coopération internationale, un renforcement des unités de recherche et d’investigation, des actions ambitieuses pour redonner de la perspective à notre jeunesse en souffrance : chacun connait les recettes pouvant permettre à la Guadeloupe d’en finir avec ces tragédies qui
endeuillent de nombreuses familles et mettent sous pression constante nos forces de sécurité.

Le bilan et les propositions existent. Reste à l’État d’avoir en partage une véritable volonté politique.

*Député de la Guadeloupe

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