Opinion. Quelles solutions pour l’emploi des jeunes ?

Pour Pierre Lobry, président de la Fédération Française des Groupements d’Employeurs pour l’Insertion et la Qualification (Geiq), face aux difficultés d’insertion des jeunes en France, notamment des plus vulnérables et des moins qualifiés, l’alternance est un outil essentiel qu’il faut soutenir et renforcer.

Pierre Lobry.

Les orientations vers les contrats en alternance, permettant l’acquisition de compétences, d’une expérience et d’un cadre en entreprise, doivent devenir réellement une priorité des politiques publiques de l’emploi et de l’insertion, selon le président de Fédération Française des Groupements d’Employeurs pour l’Insertion et la Qualification (Geiq).

Dans sa note de décembre 2021*, la Cour des comptes pointe les difficultés d’insertion des jeunes sur le marché du travail. Le renforcement du lien avec les entreprises pour assurer la qualité des parcours fait partie des préconisations du rapport. Or, si le recours à l’apprentissage augmente, ce sont essentiellement les plus qualifiés qui ont bénéficié de cette progression.

« Les plus vulnérables restent sur le bord du chemin. »

La Cour des comptes souligne que « le taux d’emploi, un mois après la sortie de la Garantie jeunes, est en baisse d’année en année de 2015 à 2019 : il est passé de 28,7 % en 2015 à 23,9 % en 2019, alors que la situation de l’emploi s’est améliorée dans l’intervalle et que le profil des bénéficiaires n’a pas changé ».

À l’heure où le principal outil d’accompagnement des jeunes doit être étendu dans le cadre d’un Revenu d’engagement, ces chiffres doivent nous interroger. En effet, malgré l’ensemble des dispositifs mis en œuvre, les jeunes les plus vulnérables restent sur le bord du chemin.

Un réseau pour faciliter le recrutement

Pourtant, de nombreux secteurs sont aujourd’hui en tension et peinent à trouver du personnel, même quand les entreprises sont prêtes à former et à qualifier leurs futurs salariés. C’est le cas des Geiq, Groupements d’Employeurs pour l’Insertion et la Qualification, qui regroupent un réseau de plus de 7 000 entreprises rencontrant des difficultés de recrutement.

Présents sur de nombreux secteurs, les Geiq accompagnent leurs entreprises à recruter autrement en formant et qualifiant leurs futurs salariés grâce à l’alternance. Tout au long du parcours, le Geiq accompagnent les salariés qu’il recrute (dont 50 % sont des moins de 26 ans) afin de lever les freins périphériques à l’emploi, s’assurer de l’acquisition des compétences et de leur intégration professionnelle.

Le Geiq aide également l’entreprise à accueillir et manager des salariés souvent en manque de repères professionnels.

Un objectif prioritaire

Il est essentiel de créer des points de connexion entre ces jeunes qui ont besoin d’être accompagnés vers et dans l’emploi et les entreprises qui recrutent. Pour tous ceux, jeunes et adultes, qui ont besoin d’apprendre ou de réapprendre un métier et d’obtenir une qualification, l’alternance, que ce soit en contrat de professionnalisation ou d’apprentissage, est la réponse qui doit être recherchée en priorité.

Ainsi, les dispositifs d’insertion, de mobilisation, d’orientation et d’accompagnement, notamment la Garantie jeunes et demain le Revenu d’engagement, doivent faire de la sortie en alternance, à l’issue ou en cours de parcours, un objectif prioritaire.

Source :  Cour des comptes, Les enjeux structurels pour la France, L’insertion des jeunes sur le marché du travail, décembre 2021.
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