Opinion. Financement des établissements de santé : « Ni l’hôpital, les patients n’y gagneront »

La revalorisation des tarifs hospitaliers à plus de 4% pour le public et 0.3% pour le privé fait réagir.

Le ministre délégué chargé de la santé et de la prévention a annoncé la revalorisation des tarifs hospitaliers pour 2024, à hauteur de 4,3 %, pour le public et de 0,3 %, pour le secteur privé. Selon Philippe Mouiller, président de la commission des affaires sociales au Sénat, cette revalorisation tarifaire à ce point différenciée marque « une erreur d’appréciation de la situation et fragilise le système global de santé ».

La situation financière des hôpitaux publics comme privés est aujourd’hui extrêmement préoccupante. « Malgré des efforts importants avec les augmentations sensibles de l’Ondam et le Ségur investissement, le déficit des établissements se creuse à des niveaux records », commente le sénateur Philippe Mouiller. « La revalorisation des tarifs est une réponse, mais force est de constater que celle-ci est aujourd’hui mal calibrée. »

Un remède non dosé

Philippe Mouiller, sénateur.

« Le gouvernement ne s’attaque pas au problème de la reprise d’activité, et vient colmater avec des rallonges budgétaires un décalage substantiel entre les dépenses des établissements publics et le niveau des actes réalisés. Comme la réforme de la tarification à l’activité, adoptée sans étude d’impact dans la Loi de finances de la Sécurité sociale 2024, le gouvernement se passe d’un diagnostic pour apporter un remède non dosé. Surtout, ces nouvelles trajectoires financières n’ont pas été validées par le législateur lors de l’examen du budget de la sécurité sociale à la rentrée ». 

Selon le Sénat, de risque de fragiliser l’ensemble de l’offre de soins est réel. « Malgré un dynamisme de leur activité, 60 % des établissements privés commerciaux pourraient être en déficit en 2024. Le système hospitalier français repose sur le secteur public et les secteurs privés associatif et commercial. Les établissements privés réalisent près d’un tiers de l’activité hospitalière totale. Dans un contexte où le gouvernement leur demande de s’engager toujours davantage dans la permanence des soins, cette décision financière apparaît comme un signe de défiance. Ni l’hôpital, ni surtout les patients n’en sortiront gagnants. »

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