Privés d’eau depuis près d’un mois, les résidents de Rivière-Sens expriment leur colère

Voilà près d’un mois que pas une goutte d’eau n’a coulé dans les robinets des résidents de Rivière-Sens à Gourbeyre (Guadeloupe).
Samedi matin, certains d’entre eux se sont réunis au pied des immeubles du quartier pour exprimer leur colère.

Sur la grande esplanade non loin de la marina, une cinquantaine d’usagers munis de pancartes et de banderoles, ont répondu à l’appel pour faire connaître leur mécontentement face à la situation qu’ils vivent depuis plus de trois semaines. Quelques résidents originaires d’autres quartiers comme Saint-Charles ou Bisdary, victimes des mêmes dysfonctionnements, les ont rejoint.

Leur calvaire est en effet devenu insupportable : impossible de se laver, de faire la cuisine, de faire la vaisselle ou la lessive, ou même de tirer la chasse d’eau… Tous se débrouillent comme ils peuvent en achetant des packs d’eau. Mais face au silence de tous les responsables vers lesquels ils se sont tournés, ils ont décidé de passer à l’action.

L’accès à l’eau est un droit

« La manifestation d’aujourd’hui, explique Jenifer Procida, co-organisatrice du mouvement, a pour le groupe que nous sommes le but de revendiquer ce à quoi tout citoyen a droit, c’est à dire de l’eau dans nos robinets, une eau de qualité et en quantité suffisante. »

Ce que les manifestants exigent c’est l’équité, l’égalité de tous pour l’accès à l’eau. Ils s’étonnent notamment que dans certaines sections de la commune, les habitants ne soient jamais privés d’eau. Certains se demandent si la distribution du précieux liquide ne serait pas organisée de façon volontairement sélective… S’il y a des tours d’eau qu’ils soient au moins organisés de façon équitable.

« Nous ne voulons pas de passes-droit, mais nous refusons, ajoute Jenifer Procida, d’être des laisser pour compte dans cette affaire. Nous avons un peu l’impression que certaines sections de la commune bénéficient de privilèges, sans doute liés à la qualité de ceux qui y habitent. Il semble que les gens de Rivière-Sens n’aient pas cette chance… »

Un manque de considération

Marguerite Civis, 2e adjointe au maire, est également présente sur les lieux. Non pas en tant qu’élue mais en tant que présidente d’une association de défense des usagers. Elle prend fait et cause pour les plaignants. Selon elle, les différents acteurs de l’épineux dossier de l’eau n’ont pas pris la réelle mesure des problèmes. « Chacun sait que les problèmes de l’eau et de l’assainissement ne pourront pas être réglés du jour au lendemain et qu’il y en a pour des années, souligne-t-elle. Mais il faut exiger de ceux qui sont en charge de cette question prennent enfin le problème à bras le corps et adoptent sans délai les mesures qui conviennent, quoi qu’il en coûte. »

En réalité, ce que les résidents ont du mal à comprendre, c’est le manque total de communication. « On ne sait rien, on ne nous informe de rien. Où qu’on se tourne (Mairie, Communauté d’agglomération, Syndicat mixte de gestion de l’eau et de l’assainissement de la Guadeloupe…), c’est le mur du silence. Personne ne répond, tout le monde se renvoie la balle… Ce manque de considération est une maltraitance. »

Vendredi soir, les résidents de Rivière-Sens ont néanmoins été invités à la mairie pour participer à une sorte de réunion de crise. Des mesures leur ont été annoncées pour alléger leurs souffrances, notamment une meilleure répartition des tours d’eau et une communication régulière sur la situation. Mais méfiants, ils rappellent : « Les promesses ne valent que pour ceux qui les écoutent. Nous attendons de voir… »

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