Guadeloupe. Les magistrats et le barreau sondent les justiciables pour améliorer leur accueil

Coup d’envoi ce 13 mai de l’Open justice dans les trois tribunaux de Guadeloupe et des Îles du Nord.

En début d’année, au cours d’une conférence de presse à la Cour d’appel, Michaël Janas et Eric Maurel, respectivement premier président de la Cour d’appel et Procureur général, avaient évoqué devant quelques journalistes leur souhait d’une opération dénommée Open justice.

Ils en parlaient, de façon explicite, au moment de l’audience solennelle de rentrée annuelle.

De quoi s’agissait-il ? De sonder les justiciables guadeloupéens pour savoir ce qu’ils pensent de la justice en Guadeloupe. Ceci afin de mieux appréhender leur ressenti et d’améliorer les procédures mais pas que celles-ci. Améliorer aussi le cheminement des justiciables dans les tribunaux. Faire en sorte d’apaiser le ressenti dans la mesure du possible.

Comment les justiciables appréhendent-ils le moment de passer devant un ou des magistrats ? Comprennent-ils le rôle de chacun : magistrat du siège, magistrat du parquet, avocat, greffier, etc. L’accueil au tribunal a-t-il été efficace, intimidant, etc.

En tout 26 questions qui vont permettre de mieux comprendre. Et sans doute d’améliorer ce qui peut être.

Vaste sujet, certes, mais les deux hauts magistrats s’appuient sur une directive européenne et sur une volonté de la Chancellerie de rapprocher la justice des citoyens.

Eric Maurel :

Pour les Outre-mer, une fois mise en place, cette opération constituera une première dont les deux magistrats pensent qu’elle sera reprise ailleurs.

Car, la justice Outre-mer encore plus que dans l’Hexagone est une nébuleuse rendue encore plus opaque souvent par la barrière du langage judiciaire en terres de parlers créoles.

En partenariat avec le barreau, intéressé au premier chef, et l’université, qui mettrait à disposition des étudiants en droit pour le sondage et l’analyse des données, le projet a fait du chemin.

Michaël Janas :

Le 12 mai, autour de MM. Janas et Maurel, il y avait au palais de justice de Pointe-à-Pitre Caroline Calbo, procureure de Pointe-à-Pitre, et Xavier Sicot, procureur de Basse-Terre, la présidente du tribunal de Basse-Terre, Ségolène Pasquier, la vice-présidente du tribunal de Pointe-à-Pitre, Sabine Crabot, la bâtonnière, Me Marie-Michelle Hildebert et son vice-bâtonnier, Me Pascal Bon. Et Gaëlle Compper, maître assistante à l’Université des Antilles, venue avec ses étudiants de troisième année dont huit d’entre eux vont sonder les justiciables au sortir des audiences, puis analyser les réponses données.

Un travail de fond qui va mettre ces étudiants nourris de théorie en phase avec les réalités du terrain judiciaire.

Deux étudiantes :

Chaque intervenant va insister sur l’objectif de cette opération Open justice : mieux accueillir les citoyens qui ont affaire à la justice. Donc, rendre une meilleure justice, puisque moins impersonnelle et moins froide.

Caroline Calbo :

Le barreau de la Guadeloupe, partenaire de l’opération Open justice, est tout autant concerné que les magistrats. Ils sont tout autant au tribunal, pour défendre, sinon la veuve et l’orphelin (parfois…), du moins victimes et auteurs de faits délictuels.

Marie-Michelle Hildebert :

A compter de ce mardi 13  mai, des étudiants vont, au sortir des audiences, à Pointe-à-Pitre, à Basse-Terre, dans les Îles du nord, aborder des justiciables avec une liasse de feuilles contenant 26 questions. Répondre au questionnaire peut changer beaucoup de choses.

C’est du moins l’espérance des magistrats et avocats de Guadeloupe et des Îles du Nord.

« Un comité d’une douzaine de personnes dit Comité des usagers va, ensuite, s’emparer des questionnaires, des analyses qui en sont faites, pout élaborer des solutions, améliorer le fonctionnement de la justice dans l’archipel », concluait le procureur général Maurel.

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